Ballet diplomatique en Côte d'Ivoire : Shinzo Abe à Abidjan en janvier, Hollande arrive en février

  • 18/12/2013
  • Source : La Lettre Diplomatique d'Abidjan
Tout est enfin calé du côté du "bloc ministériel", le ministère des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire. La visite du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, en mars 2013 au Japon, ainsi que celle du président ivoirien, Alassane Ouattara dans le même pays, en juin 2013, sont en train de porter fruits.

Car, Abidjan s’apprête à accueillir, dès la deuxième semaine de janvier 2014, le chef de l’exécutif japonais, le Premier ministre Shinzo Abe, dans le cadre d’une visite officielle. Ce dernier, qui deviendra ainsi le tout premier Premier ministre nippon en fonction à fouler le sol éburnéen, séjournera, selon nos sources, du 10 au 11 janvier 2013 au bord de la lagune Ebrié, où se tiendra à cette occasion un sommet bilatéral Japon/Côte d’Ivoire.

Alassane Ouattara et Shinzo Abe auront une rencontre à la faveur d cette visite historique. L’axe Abidjan-Tokyo avait connu une certaine tiédeur durant les années de crise qu’a connue la Côte d’Ivoire entre 2002-2011, qui avaient vu plusieurs entreprises et organisations de coopérations nipponnes suspendre leurs activités à Abidjan. L’arrivée prochaine de Shinzo Abe en terre ivoirienne, sonne le retour à l’ordre normal des relations ivoiro-japonaises. Tout comme la coopération entre la Côte d’Ivoire et la France, son ancienne puissance coloniale.

 
Car, si en janvier 2012, Alassane Ouattara était en visite d’Etat Paris, où il a été reçu en grande pompe, ce sera au tour d son homologue français, François Hollande, de bénéficier des mêmes honneurs à Abidjan en février prochain. La capitale économique ivoirienne, affirme ainsi sa position de pôle économique et géostratégique incontournable d’Afrique de l’Ouest, en recevant en moins de deux mois, les chefs de l’exécutif de ces deux grandes puissances mondiales.
 
Durant les violences qui ont suivies l’élection présidentielle ivoirienne en 2012, les relations entre la Côte d’Ivoire et le Japon connu le plus gros incident diplomatique de leur histoire, avec le siège, par des soldats proches de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, de la résidence de l’ambassadeur du Japon en Côte d’Ivoire, Okamura Yoshifumi (actuel directeur général pour les affaires africaines au ministère japonais des Affaires Etrangères). Ce dernier qui s’y trouvait s’était enfermé dans un sous à son domicile, à quelques encablures de la résidence officielle de M. Gbagbo.

M. Yoshifumi avait pu être exfiltré de ce lieu grâce à une intervention de l’armée française. Une armée qui a également été décisive dans le dénouement de cette crise postélectorale, en apportant un appui aérien aux forces proches de l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara, à travers des bombardements aériens contre le domicile de Laurent Gbagbo.
 
Armand Tanoh