Présidentielle en Côte d'Ivoire : que sait-on des violences meurtrières à Nahio ?

  • 01/11/2025
  • Source : France 24
La justice ivoirienne a annoncé mardi l’ouverture d’une enquête sur les violences électorales qui ont frappé le village de Nahio, dans l’ouest du pays, faisant trois morts et dix-neuf blessés, selon les autorités. Autour de cet évènement tragique, des récits contradictoires s’affrontent.

Des maisons incendiées au cœur de la nuit, une personne brûlée vive et deux autres tuées par balles. Le 25 octobre, jour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le village de Nahio, dans le centre-ouest du pays, a plongé dans l’horreur.

Pour faire barrage au quatrième mandat du président Alassane Ouattara – dont la victoire faisait peu de doute, face à une opposition morcelée et peu crédible - de jeunes militants ont tenté de bloquer la tenue du scrutin. Une journée électorale chahutée qui a dégénérée, une fois la nuit tombée, en affrontements meurtriers. Le procureur de la République a confirmé mardi 28 octobre l’ouverture d’une enquête pour établir "les responsabilités" et "en tirer toutes les conséquences".

Engrenage mortel

Ce 25 octobre, à Nahio, localité du Haut-Sassandra, de jeunes militants "ont barricadé les voies d’accès à la sous-préfecture pour empêcher le transport du matériel électoral et la tenue du scrutin" indique le procureur dans son communiqué.

Cette opération a été mené d'après les autorités par Gomelin Marcelin Digbeu, un planteur de la filière cacao, partisan du parti d’opposition de Laurent Gbagbo, le PPA-CI (Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire). Ce dernier a orchestré des blocages dans les 15 villages de la sous-préfecture de Nahio et est parvenu à empêcher la livraison du matériel électoral dans quatre d’entre elles, d'après une source gouvernementale à France 24.

Des actions qui ont provoqué des vives tensions lors de la journée de vote puis des violences, durant la nuit, dans le village du même nom. Des affrontements au cours desquels trois personnes sont mortes, dont l’instigateur des blocages, Gomelin Marcelin Digbeu, brûlé vif. Deux autres personnes ont été tuées par balle, alors qu’une femme enceinte, blessée, a perdu son enfant. Au total, 19 personnes ont été blessées cette nuit cauchemardesque, selon les autorités.

Plusieurs maisons, des magasins et des greniers où étaient stockés des vivres ont également été incendiés lors de ces violences...la suite sur France 24