Rentrée scolaire 2014-2015, rien n'est gratuit pour les parents d'élèves

  • 15/09/2014
  • Source : L'Intelligent d'Abidjan
La période de la rentrée scolaire et des examens, semble être le bon moment pour l’administration et pour les enseignants de se faire de l’argent au détriment des parents d’élèves.

Malgré les mises en garde de Mme Kandia Camara, ministre de l’Education nationale et de l’Enseignement technique, la rentrée qui a lieu ce Lundi 25 septembre 2014, au titre de l'année scolaire 2014-2015 pourrait ne pas échapper à cette situation .
 
Mme Kandia Camara, lors de la traditionnelle conférence au Lycée Sainte Marielançant officiellement la rentrée scolaire, avait averti toutes les administrations publiques : les frais de la rentrée scolaire sont fixés à 6000 FCFA au secondaire et sont gratuits au primaire. Mais ces consignes apparemment sont tombées dans des oreilles de sourds.
 
La fiche d’inscription : porte ouverte au racket
 
Après avoir payé en ligne, par le biais des opérateurs de la téléphonie mobile, l’élève se voit remettre une fiche de paiement avec laquelle il doit retirer une fiche d’identification dans certains établissements comme le Lycée moderne de Port-Bouët.

Les frais d’inscription en ligne sont de 6000 FCFA, mais l’élève paye 6.500 FCFA s’il les effectue au sein dudit lycée. Avec le reçu de paiement, l’élève retire au sein du lycée, une fiche d’indentification qu’il doit absolument faire légaliser. Pour repartir rapidement avec la fiche d’indentification légalisée, l’élève est bien obligé de ‘’graisser la patte’’ à un ou plusieurs agents de la mairie.

L’importance de la somme est fonction de la rapidité avec laquelle le document est légalisé. « J’ai dû remettre 1000 FCFA en plus des 500 FCFA du timbre afin d’avoir ce document dans l’heure qui a suivi son dépôt », rapporte M. Kouassi K. Edouard, parents d’un élève en classe de 5ème. L’élève repart dans son établissement, muni de cette fiche d’identification légalisée. Il doit également faire quatre (4) photocopies du reçu de paiement en ligne, parce que la fiche d’identification est munie de quatre (4) cases vierges qui sont autant d’étapes qui doivent être certifiées par des cachets.

L’élève doit s’acquitter de la somme de 1500 FCFA pour avoir le cachet portant l’inscription ‘’visa du fichier informatisé’’. A ce passage, il remet un reçu de paiement. Une autre étape est celle de l’intendant, ici pour avoir le cachet, il faut débourser 200 FCFA et remettre une fiche de paiement en ligne. Troisième étape, celle de l’éducateur de niveau. Ici il faut payer 2100 FCFA pour le cachet et l’élève remet une autre fiche de paiement en ligne.

La dernière étape est celle où l’élève s’acquitte de ces trois enveloppes timbrées (1500 FCFA). Le total de ce qu’il faut débourser revient à la somme de 5300 FCFA. Cette somme ne prend pas en compte les pots-de-vin et autres dessous laissés en route pour accélérer l’inscription de l’élève. Quand on multiplie le nombre d’élèves, on voit qu’on est en présence d’un pactole considérable. Et on doute que tout cet argent tombe dans les caisses de l’Etat étant entendu que la ministre a indiqué le coût des droits d’inscription.
 
Au primaire, on saigne aussi les parents
 
L’inscription est gratuite au primaire. Oui, mais seulement dans l’entendement de la ministre Kandia Camara. Sinon, il faut débourser 3000 FCFA sans les frais du COGES du CP2 au CM2. Pour inscrire les élèves au CP1, les sommes variaient entre 5000 et 10.000 FCFA ou plus selon les places disponibles. De même qu’il fallait débourser un pécule quand on voulait faire changer l’élève d’une lignée à une autre (de A au B ou vice versa) dans le même établissement.

Les coûts variaient ici entre 5000 et 10.000 FCFA. « J’ai déboursé 15.000 FCFA pour faire passer mon fils du CM2 B au CM2 A, car l’instituteur de cette classe a de meilleurs résultats à l’entrée en 6ème », a confirmé dame Adjara K. dont le fils est dans un établissement public à Treichville. « C’est leur traite café-cacao. Et tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent.

Puisqu’il n’y a aucune mesure pour y mettre fin, cela se répète chaque année avec même des sophistications apportées au cours des années », rapporte M. Balogoum résident à Port-Bouët. Les enseignants du secondaire vont à leur tour rentrer bientôt dans la danse , avec les fascicules et autres.
 
Olivier Guède