Violence dans le district d'Abidjan: Le village d'Anonkoua Kouté attaqué

  • 05/10/2015
  • Source : Soir Info
Les habitants du village ébrié d'Anonkoua Kouté, situé à la périphérie de la commune d'Abobo, ont vécu des heures chaudes, le vendredi 2 octobre 2015. Une situation qui a plongé la localité dans la psychose.

Des personnes marchant au pas de course, des élèves regroupés çà et là, se demandant si les écoles ouvriront cet après-midi du vendredi 2 octobre. C'est le constat que nous faisons, lorsque nous arrivons dans ce village. Le sujet qui anime les causeries, c'est bien l'attaque qu'ont essuyée, entre 9 h et midi, les habitants de cette bourgade de près de 8000 âmes.

Les commerces toujours ouverts s'apprêtent à baisser pavillon. Dame Cécile, vendeuse de sandwichs, que nous approchons, nous donne un aperçu de ce qui s'est passé.

Elle décrit les assaillants comme étant des Malinké venus s'en prendre à la population villageoise concernant des problèmes fonciers ne relevant pas du ressort du village mais de celui de particuliers avec lesquels les assaillants auraient contracté.

« Nous ne comprenons rien à cette affaire. On nous dit que des gens ont vendu des terrains à des personnes, s'il y a problème, on ne va pas tout mélanger. On doit s'adresser à ceux qui sont concernés et non à tout le village », s'indigne-t-elle, empressée de ranger ses affaires.

Il est 13h45 lorsque nous rencontrons A. F., proche de la notabilité. Il se propose de faire avec nous le tour du propriétaire, histoire de nous montrer ce que les assaillants ont laissé sur leur passage.

Première étape, la paroisse Saint Mathieu du village. Ici, en l'absence du curé, c'est l'un de ses collaborateurs qui nous reçoit. Quelque peu sceptique, il finit par nous faire entrer dans l’enceinte de la paroisse.  

« Des gens sont venus à la paroisse et ont commencé à forcer le portail qui a finalement été endommagé même s'ils n'ont pas eu accès à la paroisse », décrit-il.

Plus loin, notamment au marché, les traces des envahisseurs sont palpables. En effet, plusieurs étals sont renversés. Sur notre trajet, nous dénombrons une boutique saccagée et un salon de coiffure vandalisé. Par ailleurs, l'on nous a présenté une maison que les assaillants ont voulu incendier.

Tout comme l'un des notables du village, dont nous taisons le nom, qui n'a dû sa vie que grâce à l'intervention des gendarmes, entre-temps appelés pour la sécurisation des personnes et des biens.

« Le notable qui ne savait pas vraiment ce qui se passsait a été pris par ceux qui nous attaquaient. Sans autre forme de procès, il ont mis sur lui un pneu en vue de le brûler vif. N'eut été l'intervention de la gendarmerie, il serait mort au moment où je vous parle », explique un jeune du village qui a vécu les faits. 
 
Encore une affaire de terres
 
En outre, des personnes dont de vieilles femmes, qui revenaient du cimetière, ont essuyé la furie des assaillants qui les auraient copieusement battues. Il y aurait eu (...) Lire La suite sur Linfodrome