Une institutrice poignardée à mort devant ses élèves à Albi

  • 04/07/2014
  • Source : 20minutes.fr
Une institutrice de 34 ans a été poignardée à mort par la mère d'un écolier à Albi vendredi matin au dernier jour de l'année scolaire et devant ses élèves, un drame qualifié «d'abominable» par François Hollande.

L'auteure des faits a été rapidement appréhendée par la police et placée en garde à vue. La victime, mère de deux enfants en bas âge, enseignait en grande section de maternelle. Le meurtre d'un enseignant en milieu scolaire est rarissime en France.

«Ce (vendredi) matin, une maman est arrivée avec un couteau et a poignardé devant les enfants une enseignante âgée de 34 ans pour une raison que l'enquête déterminera», a déclaré le procureur de la République d'Albi Claude Derens à une correspondante de l'AFP.

«Quand je suis arrivé sur les lieux, on essayait de la ranimer. Elle était en arrêt cardiaque dans sa classe», a précisé le procureur, qui devrait organiser une conférence de presse vendredi après-midi. On ignorait pour l'instant les motivations de l'auteure des faits.

Le président François Hollande a exprimé vendredi sa «consternation» devant ce «drame abominable» et «a demandé au ministre de l'Education nationale» Benoît Hamon «de se rendre immédiatement sur place».

 'La communauté éducative en deuil' 
«Tous les services de l’Etat sont mobilisés pour prendre en charge les enfants et les personnels qui ont été témoins de ce drame abominable», a ajouté M. Hollande qui «assure à la famille de la victime toute sa solidarité».

Le Premier ministre Manuel Valls a pour sa part exprimé son «effroi»: «C'est toute la communauté éducative qui est en deuil aujourd'hui», a-t-il déclaré.

Les faits se sont déroulés «au moment de l'entrée des enfants en classe, à 09H00», selon le ministère de l'Education nationale, dans l'école primaire publique Edouard Herriot.

Le groupe scolaire, situé dans le quartier Lapanouse, près du Stadium municipal de la préfecture du Tarn, accueille 284 enfants en maternelle et primaire selon le site internet de la ville d'Albi.

Les élèves et enseignants de l'école ont été évacués dans la matinée tandis que la préfète et la rectrice se sont immédiatement rendus sur place.

«Benoît Hamon exprime ses plus vives condoléances et s'associe à la douleur de la famille de la jeune femme et à celle de ses proches. Le ministre a interrompu ses activités pour se rendre sur place afin de leur apporter tout son soutien», a indiqué le ministère de l'Education dans un communiqué.

«Il est profondément choqué par ce crime qui endeuille cette fin d’année scolaire. Il apporte également son soutien à l’équipe éducative dans cette douloureuse épreuve», ajoute le ministère, qui précise qu'une cellule psychologique a été mise en place «pour accompagner les élèves et les personnels».

'Nécessité de protéger l'école' 
«Ce drame confirme la nécessité de lutter contre les violences dans et autour de l'école, de protéger l'école, les enseignants et les élèves», ajoute M. Hamon dans son communiqué.

Si l'homicide de l'institutrice d'Albi est tout à fait exceptionnel par sa gravité, une récente étude de l'Insee publiée jeudi indiquait que plus d'une personne sur dix travaillant dans l'Education nationale déclarait avoir fait l'objet de menaces et d'insultes, soit près de deux fois plus que dans l'ensemble des autres professions.

Dans les collèges et lycées, ce sont généralement les élèves qui sont à l'origine des menaces et insultes tandis que dans les écoles, les enseignants sont le plus souvent la cible des adultes, principalement des parents, relevait l'étude.

L'étude soulignait également que l'âge est un facteur «très discriminant», les personnels âgés de moins de 30 ans étant les plus touchés par ces menaces et insultes.