Un gendarme rackette un sexagénaire, il n'arrive plus à dormir

  • 11/10/2016
  • Source : Lolakayacongo
Un gendarme vivant dans la localité de Loudima au sud du Congo souffre d’insomnie chronique depuis qu’il a rançonné un sexagénaire d’une localité voisine la somme de 2000 frs Cfa à un poste de contrôle.

Après avoir longtemps gardé le secret de ses nuits insomniaques, monsieur Nkou s’est confié à sa femme, puis à son pasteur, lequel après des séances de délivrance improductives lui a suggéré d’établir un contact avec le sexagénaire qu’il avait rançonné pour bénéficier de son pardon.


Monsieur Nkou, gendarme de son état était affecté dans la localité de Loudima depuis un peu plus de deux ans en provenance de Brazzaville. Son affectation était motivée par de nombreuses plaintes des populations à son égard que recevait sa hiérarchie. Il ne se passait un jour sans qu’un automobiliste ou un citoyen lambda se rapproche du siège de la gendarmerie pour dénoncer le mauvais traitement affligé par monsieur Nkou.
 

A Loudima, ses supérieurs l’ont affecté au poste de contrôle situé entre les localités de Loudima et Sibiti. Sa mission consistait à veiller non seulement à la sécurité des nombreux véhicules qui utilisent cette route, mais aussi à se rassurer de leur l’état ainsi que celui des conducteurs.

 

Mais faisant fi au dicton selon lequel « le cabri broute l’herbe où il est attaché », monsieur Nkou et ses collègues ont instauré un système de péage obligatoire pour tout véhicule empruntant cette route. Ce filon qui consistait à mouiller la barbe des gendarmes arrondissait bien leurs fins du mois au détriment des usagers qui ne savaient à qui se plaindre. Tout le personnel de la gendarmerie était impliqué dans cette mafia.

 

Dans son témoignage, monsieur Nkou a affirmé qu’un peu aux environs de 18heures, une Toyota Corolla s’approchait à une vitesse moyenne du poste de contrôle avec à son bord un sexagénaire. En provenance de Nkayi et à destination de Sibiti, ce dernier fait savoir à monsieur Nkou qu’il n’a que 2000frs sur lui, et peut le lui donner, car il a encore du chemin à faire.

Monsieur Nkou n’a voulu rien savoir et a exigé au sexagénaire le paiement après lui avoir ravi les clefs de contact et les documents du véhicule. Les posterieures supplices du sexagénaire n’ont eu aucun impact sur monsieur Nkou qui se refuge dans son abri de fortune abandonnant seul le sexagénaire sur la voie.

 

Lassé d’être malmené, le sexagénaire se rapproche du petit hangar servant de poste au gendarme pour lui remettre les 2000frs cfa en murmurant quelques phrases «  Tiens les 2000frs qui te rendront riche. Malgré que je t’ai dis qu’il ne me restait que cette somme pour arriver à Sibiti, tu n’as pas voulu me comprendre. Je reviens de Nkayi enterré mon frère et toi tu t’en fiche ! Eh bien manges bien ces 2000frs, mais saches que chaque nuit tu te souviendras de moi… »

Assis confortablement les pieds levés posés sur la table, monsieur Nkou ne semblait pas du tout être inquiété par les paroles du sexagénaire « Vieux père, on est fatigué de vos menaces, tous les jours on entend la même chose ici, ta sorcellerie ne marche pas avec moi »

Depuis ce jour, monsieur Nkou affirme ne plus avoir jamais eu sommeil, et à chaque fois les paroles du sexagénaire sonnaient à ses oreilles, arrivant même parfois à voir son image dans sa chambre.

 

Accompagné de sa femme et de son pasteur, monsieur Nkou s’est rendu à Sibiti pour implorer le pardon du sexagénaire, lequel lui a fait savoir qu’il l’attendait. Pardonné, monsieur Nkou a reçu un mouton et divers cadeaux du sexagénaire qui lui a conseillé de servir l’état et d’exercer son métier sans causer préjudice aux autres.

Stéphanie Mabonzo