Trois livres reliés avec de la peau humaine découverts à Harvard

  • 05/04/2014
  • Source : lefigaro.fr
La bibliothèque de la célèbre université compte parmi sa collection des volumes reliés au 17e siècle d'une manière peu ragoûtante.

Au milieu des quelque quinze mille livres stockés à la librairie de la prestigieuse université d'Harvard (Massachusetts) se nichent trois souvenirs macabres de la terrible mode de la bibliopégie anthropodermique. Qu'est-ce que la bibliopégie anthropodermique? Une pratique populaire au 17e siècle, qui consiste à assembler des couvertures de livres avec de la peau humaine.

Le site américain d'Harvard reliés avec cette technique. L'histoire avait été publiée une première fois par le Harvard Crimson, le journal étudiant de la célèbre université, dans l'indifférence, en 2006. Il y a quelques jours, l'article a été déterré par le site de partage Reddit et fait depuis le tour des réseaux sociaux.

L'un des livres, Practicarum quaestionum circa leges regias a été relié avec la peau d'un homme écorché vif en 1632. L'auteur explique dans la préface avoir pensé la couverture comme un memento mori. Le responsable des manuscrits rares David Ferris explique au Harvard Crimson que «la reliure est pensée comme un hommage, dans l'esprit des bagues et des bijoux faits à partir des cheveux des morts au 19e siècle. Ce qui nous semble macabre aujourd'hui est vu à l'époque comme une façon d'honorer la mémoire du mort.»

L'un des deux autres volumes, Des destinées de l'âme... de Arsène Houssaye est issu d'une collection d'essais français sur l'âme humaine et la peau qui a servi à le relier a été prélevée sur le dos d'une patiente anonyme d'un asile psychiatrique morte d'aplopexie. L'autre est une traduction des Métamorphoses d'Ovide. D'autres livres du même genre sont consultables à l'Université de Penn en Pennsylvanie.

Des recherches ADN sont en cours

Les responsables de la bibliothèque auraient préféré que l'histoire reste secrète. Les livres sont, en effet, accessibles à tous et attirent une certaine curiosité. Dans un autre registre, la Librairie Lardanchet à Paris va exposer au Salon International du Livre Ancien au Grand Palais un exemplaire des Vases communicants d'André Breton, orné d'une peau de grenouille.

Une chose est sûre: l'Université d'Harvard n'a pas fini d'entendre parler des ces trois volumes. Des recherches ADN sont en cours pour déterminer si les nombreuses étagères de la bibliothèque n'en comptent pas de nombreux autres…