Russie: En prison pour un meurtre commis en 1998

  • 28/08/2015
  • Source : AFP
La justice russe a condamné à 17 ans de prison un ancien député accusé d'avoir commandité le meurtre en 1998 à Saint-Pétersbourg de la députée libérale Galina Starovoïtova, l'une des plus retentissantes affaires de la Russie de Boris Eltsine.

Le tribunal Oktiabrskï a jugé coupable et condamné Mikhaïl Glouchenko à 17 ans de prison et à une amende de 300'000 roubles (environ 4400 francs).

Ancienne conseillère du président Boris Eltsine et membre influente de l'opposition libérale à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, Galina Starovoïtova avait été abattue en novembre 1998 sur le palier de son appartement à Saint-Pétersbourg.

En 2005, les deux principaux exécutants de l'assassinat avaient été condamnés à 20 et 23 ans et demi de prison alors que les commanditaires n'avaient pas été identifiés.

Un meurtre organisé
M. Glouchenko, ex-député du parti ultranationaliste (LDPR) de Vladimir Jirinovski a reconnu avoir participé à l'organisation du meurtre de Starovoïtova. Il a indiqué l'avoir fait de peur d'un parrain de la mafia locale de l'époque, Vladimir Barsoukov qui est actuellement sous le coup d'une enquête criminelle pour plusieurs crimes.

«Starovoïtova s'était exprimée à plusieurs reprises contre la criminalité organisée et notamment contre la bande de Barsoukov», a affirmé M. Glouchenko lors des audiences, selon la presse locale. «Barsoukov a voulu mettre fin à ses activités politiques», a-t-il également dit.

Arrêté en 2009, M. Glouchenko avait déjà été condamné à huit ans de prison pour avoir extorqué 10 millions de roubles (250.000 euros) à des hommes d'affaires en 2003 et 2004.

Journalistes assassinés
Dans le tumulte des années 1990, après la chute de l'URSS, les meurtres à connotation politique, tout comme les meurtres crapuleux d'hommes d'affaires, étaient communs en Russie.

Avec l'arrivée en 1999 de Vladimir Poutine sur le devant de la scène politique, leur fréquence a diminué. Mais plusieurs journalistes, notamment parmi ceux travaillant pour le journal indépendant et critique du pouvoir, Novaïa Gazeta, ont été assassinés.

Fin février, un ancien vice-Premier ministre du président Boris Eltsine et opposant de premier plan à la politique de Vladimir Poutine, Boris Nemtsov, a été abattu de quatre balles dans le dos au pied du Kremlin. Fin mars, cinq suspects, originaires des républiques caucasiennes russes de Tchétchénie et d'Ingouchie, ont été arrêtés et inculpés de «meurtre commandité». Parmi eux: Zaour Dadaïev, un ancien policier tchétchène et principal suspect.