Elle se fait mordre (exprès) 180.000 fois par des punaises de lit

  • 31/12/2014
  • Source : Metronews
Régine Gries fait partie d’une équipe de chercheurs qui vient de résoudre "l’énigme du regroupement des punaises". Elle serait immunisée contre les morsures qu’elle a subi pendant cinq ans.

 Depuis le début des années 2000, les punaises de lit ont envahi les villes des zones tempérées. Vous en avez peut-être dans le vôtre. Un véritable fléau accentué par la mondialisation et la plus grande résistance de la bébète Cimex Lecturalius aux insecticides qui autrefois l’empêchaient de pulluler dans nos literies. 

Restait à expliquer une phénomène : quels mécanismes conduisent ces insectes hématophages – c'est-à-dire qui se nourrissent de sang – à se regrouper pour pomper notre liquide rouge.
 
C’est dans ce contexte que six biologistes et chimistes de la Fraser University au Canada, spécialistes de le communication entre insectes ont observé pendant 5 ans nos punaises de lit. Leurs résultats, publiés dans Angewandte Chemie International Edition le 21 décembre, permettent d’expliquer le regroupement des punaises et permettront peut-être, à termes, de développer des moyens efficaces de lutte contre le parasite.
 
1000 punaises pour 180.000 morsures
 
Pour autant, c’est la méthodologie de l’étude qui a retenu toute l’attention. Car pour la mener à bien, l’une des biologistes, Régine Gries – la femme d’un des chercheurs – s’est chargée de nourrir les petites bébêtes élevées en laboratoire et au nombre de 1.000.

Apparemment immunisée, la biologiste devait alors se faire mordre quelques fois par mois par chacune des punaises (ce qui a fait 180.000 morsures au total, tout de même). Les excréments et les cuticules – exosquelette de l’insecte laissé après la mue – étaient ensuite récupérés pour être analysés.
 
"Pour Regine Gries, le don de soi n'est pas terminé, explique par ailleurs le journaliste Pierre Barthélémy sur son blog du Monde.fr, Passeur de sciences. Il reste en effet plusieurs tests à effectuer pour la mise au point des pièges avant leur commercialisation. D'ici là, la chercheuse doit continuer de nourrir sa colonie…" L’amour pour la science n’a décidément aucune limite.