Il empoisonne 46 vautours en voie d'extinction

  • 20/10/2014
  • Source : AFP
Un Sud-africain a été condamné à 700 euros d'amende pour avoir empoisonné 46 vautours d'une espèce menacée d'extinction dans la province du Cap oriental (Est), une condamnation jugée trop légère dimanche par une association de protection des oiseaux.

Armand Aucamp, un agriculteur de la petite de ville de Molteno, a plaidé coupable et devra régler une amende de 10.000 rands (707 euros) pour avoir chargé une carcasse de mouton de carbofuran, un puissant insecticide. 
 
Il voulait en fait s'en prendre aux chacals qui s'attaquent au bétail mais 46 vautours du Cap, une espèce menacée, ont consommé la viande et en sont morts peu après, au mois de décembre 2013. 
 
L'agriculteur a également écopé cette semaine d'un an de prison avec sursis. Cette peine est "vraiment insuffisante au vu du grand nombre de vautours tués", a commenté Kerri Wolter, fondatrice de Vulpro, une association de protection de ces rapaces. 
 
L'empoisonnement des vautours doit être "sévèrement" puni, au même titre que le braconnage des rhinocéros, selon Mme Wolter. 
 
L'Afrique du Sud abrite encore autour de 20.000 rhinocéros, soit 80% de la population mondiale, mais le massacre s'intensifie d'année en année, avec plus de 700 rhinos déjà tués en 2014. 
 
Pour tenter de les soustraire au braconnage, l'Afrique du Sud a déployé des moyens matériels considérables et, le 23 juillet, un tribunal a prononcé une condamnation record de 77 ans de prison contre un Sud-Africain coupable d'avoir tué trois jeunes rhinocéros. 
 
"Si quelqu'un tue un rhinocéros, ça a un grand retentissement et le braconnage est puni d'une amende importante ou d'une lourde peine de prison. Nous souhaitons que cela soit aussi appliqué à ceux qui empoisonnent les vautours", a déclaré Kerri Wolter à l'AFP. 
 
Selon elle, il n'y aurait plus que 3.700 vautours du Cap dans le monde. Ces rapaces aux plumes couleur crème et au cou nu sont présents dans le sud de l'Afrique et ne se reproduisent qu'en Afrique du Sud, au Botswana et au Lesotho. 
 
Egalement connu sous le nom de griffon du Cap, ce vautour figure sur la liste des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature. L'espèce pourrait continuer à décliner si des mesures de sauvegarde ne sont pas prises. 
 
Au mois d'août, des dizaines de chacals, mangoustes et renards avaient été retrouvés morts, empoisonnés, dans le parc national d'Addo (sud), constituant le "pire acte d'empoisonnement malveillant d'animaux à l'intérieur d'un parc national en Afrique du Sud", selon les autorités. 
 
Les dirigeants du parc suspectaient des paysans proches de la réserve et avaient offert une prime de 10.000 rands pour tout renseignement qui aurait permis de découvrir les empoisonneurs.