France: Un gang de mères voleuses démantelé

  • 15/03/2014
  • Source : lefigaro.fr
Le gang des «shoppeuses», des femmes au foyer âgées de 25 à 60 ans, commettait depuis plusieurs années des vols dans les boutiques d'habillement des Alpes-Maritimes, parfois avec la complicité de vigiles. Quinze personnes ont été mises en examen.

Du shopping à plein temps qui rapportait gros, sans débourser un sou. Des dizaines de mètres cubes de vêtements, chaussures, parfums, bijoux et autres articles de haute couture retrouvés dans des sacs et des valises pour un montant qui avoisinerait le million d'euros. C'est le trafic auquel se livraient une vingtaine de mères de famille dans les Alpes-Maritimes, et qui vient d'être démantelé par les services de police qui enquêtaient depuis octobre.

Très organisé, le gang des «shoppeuses» commettait ces vols depuis plusieurs années dans 83 enseignes commerciales du département, faisant bondir le taux de vol dans des magasins à Nice, Cannes, Antibes ou Grasse qui, pour certains, «avait plus que triplé sur les trois dernières années», a indiqué le commissaire Nicolas Caravokiros, chef de la sûreté urbaine de Cannes. «C'est un dossier d'une ampleur exceptionnelle pour du vol à l'étalage, précise-t-il. Pour les perquisitions, nous avons dû mettre en place une logistique particulière avec plusieurs fourgons». Pour la boutique cannoise d'où l'enquête a démarré, le préjudice est estimé à pas moins de 150.000 euros.

Ces femmes au foyer, âgées de 25 à 60 ans, avaient rodé leur manège. Chaque jour, elles multipliaient les allers-retours dans les boutiques en utilisant des sacs «blindés», aménagés avec de l'aluminium pour empêcher les antivols de sonner, ou en bénéficiant de la complicité de vigiles. Quatre ont été identifiés par les enquêteurs. Les femmes leur déposaient un sac vide à l'entrée du magasin et le récupéraient rempli. Les vigiles se faisaient rétribuer en espèces ou en marchandise volée. Au domicile de certaines, du matériel a été retrouvé pour enlever les antivols magnétiques sans laisser de traces.

Les enquêteurs ont indiqué que ces mères en faisaient quasiment une occupation à temps plein, si bien que l'une d'elles a révélé gagner 600 euros par semaine. La majorité de la marchandise était revendue, même si les mères voleuses se servaient largement pour se vêtir elles-mêmes ou habiller leur famille.

Au total, quinze personnes ont été mises en examen pour «vols aggravés», a indiqué Georges Gutierrez, le procureur de la République de Grasse. Six ont été écrouées en attendant d'être jugées, les neuf autres ont été placées sous contrôle judiciaire.