France: Il réécrit la Bible car il la trouve «mal écrite»

  • 29/11/2014
  • Source : 20minutes avec AFP
Un écrivain strasbourgeois, bien qu'athée, a décidé d'adapter, sous la forme d'un roman, ces textes qu'il estime «essentiels»...

«La Bible, d'un point de vue littéraire, c'est mal écrit», commence Philippe Lechermeier. «Quand mes filles étaient petites, j'essayais de leur lire des passages de la Bible. Mais ça les ennuyait, notamment parce qu'il y a des redondances, des incohérences», explique cet Alsacien de 46 ans qui a intitulé son ouvrage: «Une bible», sans majuscule, pour bien signifier qu'il s'agissait d'une adaptation et non d'une nouvelle traduction.

L'idée était de rendre le Livre saint «plus accessible», à travers une réécriture synthétique, au style soigné, et qui mélange les genres littéraires. Le résultat est un «beau livre» très richement décoré par l'illustratrice Rébecca Dautremer. L'ouvrage, déjà traduit en espagnol, italien, allemand et néerlandais, a été tiré à 60'000 exemplaires au total.

«La Bible n'appartient pas qu'à la religion»
Souvent poétique, parfois surprenante, la narration fait l'impasse sur les nombreux épisodes guerriers et les prophéties apocalyptiques, mais s'attache à souligner la profondeur des personnages, en décrivant leurs émotions ou sensations, par exemple celles de Jésus lorsqu'il marche sur l'eau. La vie de Moïse y est racontée par un moucheron, Goliath est dessiné sous les traits d'un catcheur, l'ange Gabriel devient un «homme-oiseau»: l'ouvrage se veut «sans message de foi, mais lisible par tous, athées ou religieux», revendique l'éditeur, Gautier-Languereau. Car «la Bible n'appartient pas qu'à la religion», assure l'auteur, qui se dit athée.

«Ces textes sont le fondement de notre culture et de notre civilisation, que l'on soit croyant ou pas. On y trouve l'essentiel des passions humaines», développe l'écrivain. Pour autant, il assure avoir pris garde à ne pas tomber dans une «caricature» ou une «parodie de Bible sans Dieu»: «C'est un livre qui parle de Dieu, mais qui s'adresse aux hommes...»