Etats-Unis : «Cela fait 12 ans que je ne me suis pas douché»

  • 08/09/2015
  • Source : 20min.ch
Dave Whitlock, professeur de chimie à Cambridge, assure qu'il n'a pas pris de douche ces douze dernières années. A la place, il se vaporise avec un spray contenant des bactéries vivantes.

Son histoire est tellement insolite qu'on a de la peine à y croire. Mais David Whitlock, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Cambridge, aux Etats-Unis, jure: «Cela fait douze ans que je ne me suis pas douché.» C'est ce qu'il a raconté la semaine passée à un journaliste de la chaîne de télévision CBS Boston.

Au lieu de se débarrasser des saletés quotidiennes à l'aide d'eau et de savon, le professeur de chimie vaporise son corps avec un spray contenant des bactéries vivantes. Celles-ci ont été principalement récoltées dans des fermes. David Whitlock avoue cependant qu'il lui arrive de se servir d'une éponge imbibée d'eau pour éliminer les saletés tenaces.

Bactéries importantes pour la peau
Le spray inodore porte le nom peu flatteur de «Mother Dirt», soit «mère saleté» en français. La substance est produite par l'entreprise AOBiome, cofondée par David Whitlock lui-même. L'entreprise met principalement au point des produits pour lutter contre les problèmes de peau.

«Personne n'a encore fait des tests scientifiques auprès de ceux qui se lavent quotidiennement. Comment peut-on alors affirmer que cette pratique est bonne pour la santé?», s'interroge le professeur. Selon lui, se laver trop souvent peut même avoir des conséquences néfastes pour la peau. «Les gens se débarrassent non seulement de leur saleté, mais également des bactéries qui sont importantes pour une peau en bonne santé.»

Un simple coup marketing?
Interrogé par «Bild», le professeur Tilo Biedermann, directeur du service de dermatologie et allergologie à la clinique universitaire de Munich, confirme: «Deux ou trois douches par semaine sont totalement suffisantes.»

Le quotidien rappelle cependant que l'industrie des cosmétiques utilise depuis longtemps des bactéries vivantes dans ses produits. AOBiome, la firme du professeur américain, essaie non seulement de promouvoir la santé de ses clients, mais tente également de devenir un acteur important de ce secteur qui brasse des milliards de dollars chaque année, analyse «Bild». Difficile, donc, de savoir si les déclarations de Dave Whitlock sont sincères ou s'il s'agit uniquement d'un coup marketing pour son entreprise...