Elle a sacrifié son enfant pour devenir riche

  • 03/02/2014
  • Source : Top Visage
J’ai été témoin d’un fait qui m’a vraiment marqué. Cela s’est passé, il y a près de 10 ans, ici à Abidjan. Le sort a peut-être voulu que ce jour-là, je sois témoin des faits. Parce qu’avant, si cette histoire m’avait été racontée par quelqu’un, je n’y aurais pas cru.

 Il y a quelques années, en effet, j’étais une cliente fidèle d’un grand salon de coiffure, à Angré. L’établissement recevait généralement de grandes dames. Tous les week-ends, c’était plein et il fallait souvent des heures d’attente avant d’être reçue. Dès fois, il fallait même réserver. Cela s’expliquait simplement par le fait que le service était satisfaisant.

L’avantage pour moi est que je n’habitais pas loin du salon. Cela m’arrangeait. Des clientes traversaient la ville d’Abidjan, rien que pour venir se faire belles dans ce salon. Elles conduisaient de grosses cylindrées pour la plupart, ou bien, elles se faisaient déposer par leur chauffeur. Elles avaient les moyens, comme on dit. Et cela se voyait.
 
Avec la propriétaire du salon, je me suis liée d’amitié. Il y a longtemps que je fréquentais son salon. Donc, on se connaissait. Quand je venais, c’était souvent elle, d’ailleurs, qui me proposait de nouveaux modèles de coiffures, selon les tendances du moment. Car, étant jeune, j’aimais être classe et très style. Connaissant son agenda, je programmais mes rendez-vous généralement en semaine, dans la soirée. A ces heures-là, il y avait moins de monde. Les week-ends étaient toujours chargés.
 
Un soir, il s’est passé quelque chose d’incroyable. Ce jour-là, en plus de moi, il y avait deux autres clientes dans le salon. Les filles (le personnel) s’occupaient de ces deux femmes, tandis que la patronne s’occupait de moi. On causait, on riait. La télé du salon était allumée, mais le son avait été baissé de sorte que nous puissions nous entendre, sans avoir à crier.
 
On était en pleine causerie, quand, un moment donné, j’ai cru entendre une voix. Elle n’avait rien à voir avec les nôtres. Elle semblait plaintive. Mais rapidement je n’y ai plus prêté attention. Ça pouvait être une impression, d’autant que cette voix semblait provenir de nulle part. La causerie se poursuivait donc. Peu après, l’une des dames qui était avec nous est partie, après qu’on ait fini de la coiffer.

Quelques minutes plus tard, j’ai entendu la même voix. Elle avait été bien audible.
Cette fois, tout le monde l’avait entendue. Subitement, c’était le silence dans le salon. Imaginez un instant, vous entendez une voix, et personne ne sait d’où elle provient ! Le plus intrigant, c’est que c’était clairement la voix fluette d’un enfant. Or, il n’y avait pas de gosse avec nous. Saisies d’inquiétude, nous sommes restées silencieuses.
 
Et c’est là qu’on a entendu de nouveau : «J’ai soif !» Nos regards se sont croisés, puis on s’est toutes tournées vers l’endroit d’où venaient ces mots. Mais, il n’y avait personne là. La place était vide. Seulement, on a découvert une clé de voiture posée sur le siège.
 
Cette clé était liée à une amulette, à l’aide d’une ficelle. La vue de cet objet à la forme bizarre a tout de suite provoqué la panique dans le salon. Personne n’osait s’en approcher. Et, alors, on a entendu encore : «J’ai soif, je veux boire !»
La voix qu’on entendait provenait donc de là ! Affolées, on a quitté précipitamment le salon, avec le cœur qui battait à 100 kilomètres à l’heure. Ni la gérante du salon, ni nous-mêmes les clientes n’avions jamais rien vu de tel.
 
Sans perdre une minute, la patronne a appelé le prêtre de sa paroisse pour lui expliquer cette mystérieuse affaire. Quand il est arrivé, quelques minutes après, accompagné d’un autre collègue, elle lui a montré l’objet. Puis, nous avons attendu dehors. Les prêtres sont entrés dans le salon, ils ont pris l’objet et nous ont rassurées. Ils nous ont dit de ne pas nous inquiéter.
 
C’est l’un des prêtres qui a expliqué, plus tard à mon amie (la patronne du salon), qu’il s’agissait d’un fétiche. La voix qu’on avait entendue provenait bien de là. Selon le religieux, la propriétaire de l’objet (dont nous ignorons l’identité, puisque personne n’est venu réclamer la clé) avait fait un sacrifice humain, pour s’attirer la fortune. Elle avait donné son propre enfant en sacrifice.
 
En conséquence, le fétiche avait pris l’âme de l’enfant. Pour maintenir sa richesse à flots, la dame devait souvent faire des sacrifices de sang d’animaux, chaque fois que le fétiche le lui demandait. D’où les paroles « j’ai soif » que nous avions entendu l’autre jour.
 
Quand mon amie m’a expliqué cela, j’ai eu froid dans le dos. J’avais du mal à imaginer comment, après 9 mois de grossesse, une femme peut sacrifier son enfant pour de l’argent. Sachant qu’un jour où l’autre, elle devra en payer le prix.
 
On n’a jamais su si cette femme a fait exprès de laisser sa clé là, ou si elle l’avait vraiment oubliée. Toujours est-il que depuis lors, personne n’est venu demander cette clé. Cette histoire, j’y pense quelquefois, avec effroi. Le temps n’a jamais réussi à me la faire oublier.