Les hommes ont-ils peur des femmes ?

  • Source : lasenegalaise.com


Pourquoi les femmes sont-elles maltraitées depuis des lustres ? Les femmes que l’on écarte de certains rangs, que l’on voile, que l’on cache, que l’on cantonne aux tâches ménagères, c’est-à-dire à l’intérieur. Les femmes que l’on viole, que l’on frappe, qu’on insulte, les idiotes, les gentilles, les grosses, les salopes. Le verbe masculin qui peine à se féminiser.

Parce qu’elles ont un immense pouvoir. Elles sont les belles, elles sont les tentatrices, elles appellent au désir, au sexe, à la douce protection. Un homme est capable de tout faire pour une femme. Des meilleures aux pires folies. Ce pouvoir rend les hommes fous. Fous d’envie, d’amour, de haine, de colère, de tristesse. Quelqu’un a écrit: "Un femme fait d’un homme un roi ou un misérable". Roi quand il a sa reine, sa déesse, rien que pour lui, celle avec qui il s’élève, il vit. Misérable quand il est laissé, quitté, jeté pour un autre à devenir roi, de par la volonté ou le désir de la femme souveraine.

Les hommes sont désarmés face aux femmes. Elles sont leur mère, leur matrice, le nid d’où ils ont été conçus. Notre mère reste toujours notre mère. Elles sont celles qui leur offrent leur lit, leur intimité, le creux qui est la source de l’humanité. Le plus grand plaisir du monde est dans le sexe, car la plus grande nécessité est la pérennité de l’espèce. Le corps nous fait sentir le plaisir là où est l’important. C’est avec la femme que l’homme accomplit ses plus grands instants de vie. Ou en tout cas, les instants auxquels il s’attache le plus. Quelle douleur est-elle plus grande que la rupture du lien amoureux? La perte de son enfant peut-être.

Les hommes machos, les durs, ceux qui "baisent" les femmes, ceux qui séduisent et collectionnent, se protègent de leur pouvoir en forçant le jeu de l’attirance, en mettant la force de leur côté. Ils sont attirés par elles et au lieu de se laisser attirer, ils se lancent après elles, cachant ainsi le premier mouvement. Mais c’est bien la femme qui attire l’homme d’abord.

Point de vue d’homme pensez-vous ? C’est bien possible. Il y a des femmes qui se morfondent de douleur à cause d’un homme.

Dans le monde, ce sont les femmes en majorité qui s’offrent, qui se prostituent. Parce qu’elles ont ce qui attire les hommes. Toute femme qui n’est pas trop vilaine, qui est plutôt mince et qui veut obtenir un homme pour le sexe arrivera toujours à ses fins. L’autre sens est moins sûr.

Dans un lieu public, ce sont les hommes qui regardent les femmes, les chassent du regard, jalousent leur maris, leurs amants. Ce sont les femmes qui s’habillent à mettre en valeur leur corps, qui s’offrent aux regards juste pour plaire. Mais sans s’offrir, non. Je tente mais je ne donne pas. Elles jouent le jeu de la créature qui a le droit de séduire seulement pour se sentir femme. Pour faire envie, de loin. Pour être enviée par les hommes. Elles savent qu’elles ont un immense pouvoir sur eux.

Rien n’est plus cruel qu’une femme mûre par un grand ego. Elles ont le pouvoir et le désir de maîtriser. Elles ne sont plus la mère protectrice, mais le père fouettard. Elles ne sont plus l’amante offerte, elles sont la lionne qui prend. Elles ne sont plus la collègue complémentaire, elles sont la cheffe inflexible. Elles sont celles qui veulent, qui prennent, qui jettent quand elles ne veulent plus. Sans se référer à leur instinct, leur sensibilité, mais à leur volonté seule. Leur volonté de jouir de ce qu’elles sont. Une femme belle, intelligente et egocentrique est la personne la plus dangereuse du monde. Elle peut se cacher derrière la femme fragile, réconforter avec la femme douce, offrir le plaisir avec la femme sexe, manipuler avec la femme maligne, punir avec la femme homme.

Un homme peut avoir peur de ce qu’il peut vivre avec une femme. Peur de se sentir porté, transporté là où il ne connaît rien. Peur de se sentir lié malgré lui, offert à l’immense douleur dès qu’elle semble s’éloigner. Peur de devenir violent envers elle, peur d’avoir envie de la frapper, de la punir. La punir d’être belle, d’être tentante. La punir d’avoir les clefs de son cœur.

Une femme est un ange et un démon. L’union ultime des extrêmes. La dualité manifestée en être de chair.

Une femme qui a trouvé son équilibre, qui a marié en elle la belle et la bête, est un être primordial, capable de rassembler, de dénouer, de partager, d’élever l’humanité entière. Une femme peut être tout, si elle le veut.