Vers l’arrestation d’Affi, Bédié, Mabri… ? : tout ce joue ce 6 novembre 2020

  • 06/11/2020
  • Source : Fernand Dédeh
Le Procureur de la République va-t-il ordonner ce vendredi 6 novembre 2020, l’arrestation pure et simple d’Affi, Bédié, Mabri… ?

Le Procureur de la République prend la parole ce vendredi 6 novembre 2020 à 15 h. Le mardi 3 novembre 2020, le ministre de la Justice avait révélé que le gouvernement avait saisi le Procureur de la République, près le tribunal de première instance d’Abidjan afin que soient traduits devant les tribunaux, les auteurs et complices de l’annonce portant mise en place du conseil national de transition et les violences perpétrées suite au boycott actif.

Dans la foulée, la police avait interdit la déclaration du président désigné du Conseil national de transition, Henri Konan Bédié et bouclé les entrées des résidences des principaux leaders de l’opposition.

Des membres du PDCi-RDA et des proches du président de ce parti ont été interpellés. Le 4 novembre 2020, les ambassadeurs des pays européens ayant droit de veto à l’ONU ainsi celui de l’Union européenne a Abidjan ont rendu visite au président Henri Konan Bédié.

Selon les révélation de l’ambassadeur Jobst Von Kirchmaan de l’Union européenne, les diplomates occidentaux ont « réitéré l’appel de la communauté internationale à l’opposition à revenir sur les déclarations concernant une transition et à renouer un dialogue dialogue entre les acteurs politique dans un cadre constitutionnel. ».

Dans un appel téléphonique au premier ministre ivoirien, l’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a proposé à ce dernier de favoriser le dialogue avec l’opposition et de renoncer à la répression. La réponse de l’Opposition portée par le porte-parole adjoint, Albert Mabri Touakeusse: « Le Conseil National de la Transition note que certains acteurs de la communauté internationale demandent un retour à l’ordre constitutionnel alors que depuis le 1er novembre 2020, il n’y a plus d’ordre constitutionnel en Côte d’Ivoire puisque l’ex-Président de la République, Monsieur Alassane OUATTARA, a librement fait le choix, par ses violations graves et répétées de la Constitution, des lois de la République et des libertés individuelles, de mettre la légalité en vacances. ».

C’est dans ce contexte qu’intervient le Procureur de la République. Va-t-il être cassant? Ordonner l’arrestation pure et simple des personnalités visées? Va-t-il donner un cadre juridique formel à leurs assignations à domicile? Trop de personnalités politiques et de la société civile sont déjà en détention depuis de longs mois.

Le Conseil gouverneur de l’Union internationale parlementaire vient de nouveau, d’exprimer sa vive préoccupation pour le maintien en détention du député Alain Lobognon, ancien ministre des Sports et appelé les autorités ivoiriennes à le libérer immédiatement. Le regard de Mme Pulcherie Gbalet, membre de la société civile derrière les barreaux fend le cœur.

Tout comme cette image du militant de l’opposition, Koua Justin qui a fait le tour de la toile. Il est temps pour les acteurs politiques ivoiriens d’écouter ceux qui appellent au dialogue. Quelqu’un a dit « Asseyons-nous et discutons. ». Un autre ajoute: « Asseyons-nous, écoutons-nous, discutons. ». Il n’est jamais trop tard, en effet…