Vente aux enchères pour soulager l’hôpital psychiatrique de Bingerville

  • 14/12/2014
  • Source : APA
La 5è édition du "dîner de gala de bienfaisance" de l'Amicale des anciens de l'Association des élèves et étudiants musulmans de Côte d'Ivoire (3A), organisée à Abidjan dans la nuit de samedi à dimanche, a été marquée par une "vente aux enchères" pour soulager l'hôpital psychiatrique de Bingerville (banlieue Est d'Abidjan) dont l'état de "délabrement constitue" une "menace pour les malades et le personnel".

C'est autour du thème, "maladie mentale: ça n'arrive pas qu'aux autres!" que cette édition de la "Nuit de la bienfaisance", consacrée aux malades mentaux et aux personnes en dépression mentale, s'est déroulée avec la vente aux enchères de quatre articles.
 
Une horloge, un tapis turc, un tableau sur lequel arborait le verset 255 (Trône) de la sourate 2 du Saint Coran et un Saint Coran ont été respectivement vendus à 1 million de FCFA, 1,3 million de FCFA, 800 mille FCFA et à 2,7 millions de FCFA.
 
Le montant de la levée de fonds s'est élevé à 1,72 millions de FCFA ainsi qu'une promesse de 1,1 million de FCFA. C'est au total plus de 7 millions de FCFA qui ont été mobilisés pour aider l'hôpital psychiatrique de Bingerville . 
 
La Côte d'Ivoire, du fait de ses crises successives, enregistre de plus en plus de personnes psychologiquement fragilisées et en dépression psychiatrique. L'hôpital psychiatrique de Bingerville, ouvert depuis 1962 selon son Directeur Bertin Badin, est dans un état "vétuste et délabré".
 
"L'Etat de délabrement de l'hôpital constitue une menace pour les malades et le personnel" a-t-il fait observer en déplorant que "plus de la moitié des malades de l'hôpital psychiatrique de Bingerville sont abandonnés par leurs parents". 
 
M. Badi a dans la foulée salué les récents efforts du gouvernement qui ont permis il y a à peine deux mois à l'hôpital psychiatrique de Bingerville d'avoir de l'électricité (éclairage) pour la première fois depuis son ouverture. La réhabilitation des pavillons est en cours. 
 
"Nous avons actuellement un besoin urgent pour l'acquisition d'un véhicule de liaison en vue de rechercher les familles et accompagner les malades" a-t-il poursuivi en relevant également un "besoin en laboratoire, en pharmacie et en mobiliers...". 
 
Les personnes souffrant de troubles mentaux sont dans 60% des cas abandonnés par les familles et laissées à l'entière charge de l'hôpital qui est en lui-même un cas social, stipulent les Termes de références (TDR) de cette soirée de bienfaisance remis à APA. 
 
L'hôpital psychiatrique de Bingerville a une capacité de 150 lits. 5000 consultations et 1000 hospitalisations par an sont en outre à l'actif de 120 agents dont 10 médecins psychiatres. "Les malades mentaux que vous voyez dans les rues peuvent être guéris mais c'est par manque de moyens qu'ils y sont (...)" a ajouté Bertin Badi. 
 
Auparavant, le Président de l'Amicale des anciens de l'Association des élèves et étudiants musulmans de Côte d'Ivoire (3A) Sayndou Bakayoko a expliqué le sens de cette cérémonie qui relève selon lui, de la "célébration de la vie humaine".
 
Le parrain de cette 5è édition de la "Nuit de la bienfaisance", Sidy Touré par ailleurs, Chef de cabinet du Président Alassane Ouattara, a pour sa part salué, "cette initiative qui ravive et exalte la solidarité humaine".
 
La note de gaieté de la cérémonie a été assurée par le chanteur Fadal Dey, l'humoriste Digbeu Cravate et le chantre Abdel Aziz Diallo.
 
La première édition de la "Nuit de la bienfaisance", a apporté un soutien à la Radio nationale islamique Al-Bayane et la 2è édition s'est intéressée à la cause de l'enfance en difficulté et de la femme avec l'achat de matériel de base pour la prise en charge des enfants dans le service néonatal du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Treichville.
 
La 3è édition a été consacrée à la cause des orphelins et enfants rendus vulnérables du fait du Vih/Sida (OEV). Dix millions de FCFA avaient été collectés pour la cause de 280 enfants suivis et encadrés par la Fondation Djigui la Grande Espérance. La 4è édition s'est intéressée à l'institut de léproserie Raoul Follereau d'Adzopé.
 
LS/APA