Université d’Abidjan : des cités d’étudiants toujours aux mains de soldats

  • 13/04/2014
  • Source : Notre Voie
La première liste des étudiants bénéficiaires de chambres au campus de cocody a été mise en ligne mardi dernier sur le site internet du centre régional des œuvres universitaires d’abidjan (crou-a), www.crouabidjan.ci. en attendant la réouverture effective des cités universitaires concernées.

Les 3800 étudiants qui ont été sélectionnés par le crou-a sur la base du « mérite » sont enfin soulagés après trois ans d’attente. mais et les autres ? ces milliers de postulants qui attendent eux aussi, depuis la réouverture des universités en 2012, d’être logés. si la publication de la liste des bénéficiaires est un ouf de soulagement, il n’en demeure pas moins que les responsables du crou-a ont de gros soucis.

Lomment satisfaire les postulants alors que des cités universitaires sont toujours prises en otage par les frci, forces armées pro-ouattara. les quatre bâtiments de la cité de williamsville à adjamé sont dans un état de décrépitude et d’insalubrité avancé. toutes les chambres sont squattées par ces frci ainsi que leurs familles et connaissances. même les bâtiments, sans toiture, à la merci des intempéries.

Ce qui frappe le passant, ce sont ces fenêtres et portes emportées, volées et remplacées par de vieux draps, des pagnes crasseux ou des bâches noires de fortune ; ce sont également ces balcons qui servent de séchoir et de buanderie. un mouvement dénommé mouvement des jeunes ex-combattants pour la réhabilitation volontaire ( une organisation de soutien proouattara) y a élu domicile. aucun signe de départ des frci de ces lieux.

Bien au contraire, ces frci continuent de se croire en terrain conquis. la cité des 220 logements à adjamé, de Port-bouêt 3, d’abobo 1 et 2, sont aux mains également des frci. a la cité des 220 logements, on s’enracine au fil des ans. des frci se permettent même de dormir au fréon. au vu des nombreux climatiseurs installés ici et là.

Le départ des frci de ces cités universitaires ne semble pas être une priorité pour la direction du crou-a, qui attend plutôt des actes forts du régime en place pour mettre fin aux abus des frci. soumahoro Kader, le dg du crou-a, qui sait qu’il n’a aucun pouvoir pour les dégager au risque d’être lui-même dégommé, ne compte que sur la fin des réhabilitations en cours. mais qui sont à la traîne, des cités mermoz, rouge et de la riviera 2 (à cocody), pour tenter de caser tous ces étudiants demandeurs.
Charles Bédé