Union Discipline Travail

  • 16/03/2014
  • Source : Fraternite Matin
Union, discipline et travail est la devise de la Côte d’Ivoire, telle que l’ont voulue les pères fondateurs de notre jeune État indépendant. Chaque mot qui la compose est un véritable symbole car choisi pour la force de sa portée. Mis ensemble, ils ont été pensés pour représenter une identité, ivoirienne : un peuple uni, discipliné et travailleur. Plus d’un demi-siècle après, la matérialisation de cette devise est discutable.

Union
Pendant plus de trente ans, le président Félix Houphouët Boigny a tout mis en œuvre pour faire cohabiter plusieurs dizaines d’ethnies, plusieurs religions et communautés étrangères. L’unité des Ivoiriens fut le principal défi du « Vieux », à la tête de cette jeune nation.

Faire de la Côte d’Ivoire une nation unie, dans la discipline et le travail pour son développement. L’union fut donc la force et le levier de l’essor de la Côte d’Ivoire.

Le président Houphouët avait compris que sans l’association des différentes forces vives de la nation, il lui serait difficile de faire de notre pays, une nation moderne et prospère. Tant bien que mal, il a réussi à unir le peuple autour du « père », de la véritable référence qu’il était.

Depuis sa mort, cette union est sans cesse mise à rude épreuve. Aujourd’hui, elle est en voie de reconstruction par la réconciliation nationale, après de longues années de destruction, de désunion et de haine intercommunautaire.

Discipline
Dans la vison des pères fondateurs, et comme partout dans le monde, la discipline est un puissant moteur de développement, d’organisation et de travail. Une nation unie et disciplinée comme le sont les peuples chinois, américains ou allemands après la chute du mur de Berlin en 1989, par exemple, a toutes les garanties nécessaires pour se développer et se moderniser.

L’unité d’un peuple dans la discipline crée de fait une forme d’identité et une conscience nationale qui favorisent naturellement une meilleure organisation de la société. Elle permet aussi une assimilation et un respect des règles, normes et lois qui organisent et constituent une société. Il est évident que lorsqu’un peuple est uni et discipliné, il est plus fort, plus productif, mais aussi plus structuré tant au niveau individuel que collectif.

Les risques de guerres civiles, de haines ethniques ou religieuses sont fortement limités. La corruption telle qu’elle est ‘’pratiquée’’ en Afrique par exemple, c’est-à-dire de manière massive et jouissive,  devient naturellement une norme ou est perçue comme telle dans la société. L’éducation qui engendre cette discipline dans la nation génère également des interdits moraux qui réduisent considérablement toutes formes d’indisciplines.

Travail
Le travail devient alors le seul moyen honnête et valorisant de développement, de prospérité et de bien-être. En Afrique, l’absence de l’union et de la discipline  fait obstacle au travail. Laquelle  ne pouvait être considérée comme valorisante puisqu’elle n’était pas érigée en modèle de société par les dirigeants. Bien au contraire, ils donnaient très souvent l’exemple de l’indiscipline et de la désunion.

En Côte d’ivoire par exemple, beaucoup de nos jeunes se sont inspirés de certains de leurs aînés qui se sont enrichis très rapidement et facilement à travers la corruption en politique, dans les affaires ou dans l’administration.

A défaut de faire de la politique ou d’entrer dans l’administration, ils se servent désormais des moyens de leur époque pour s’enrichir aussi vite et aussi malhonnêtement. A travers internet et toutes sortes d’arnaques, ils trouvent le moyen d’amasser des devis et parfois de manière ostentatoire. Pour eux, ils travaillent au même titre que ces aînés qui leurs servent de modèle dans la corruption ou des pratiques illicites d’enrichissement.
 
Aujourd’hui, le véritable défi de l’émergence de notre pays doit être en priorité, l’unité et la discipline du peuple ivoirien afin de favoriser son développement à travers le travail honnête et gratifiant.
 
Par Macaire DAGRY