Une ministre ivoirienne au Ghana pour encourager le retour des réfugiés

  • 12/05/2016
  • Source : AFP
La ministre ivoirienne de la Cohésion sociale, Mariatou Koné, a entamé mercredi une visite au Ghana où sont réfugiés des milliers d’exilés pro-Gbagbo, ayant fui après la crise postélectorale de 2010-2011, pour préparer leur retour.

"Nous avons commencé une série de visites d’information pour demander à nos frères de rentrer et leur dire qu’ils ne risquent rien" à leur retour en Côte d’Ivoire, a expliqué à l’AFP, Mme Koné, ministre au sein du gouvernement d’Alassane Ouattara.
 
Avant le Ghana, la ministre ivoirienne, en charge également de l’Indemnisation des victimes, avait séjourné du 3 au 7 mai au Liberia, où plusieurs dizaines de milliers de personnes sont toujours en exil, depuis la crise post-électorale qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois.
 
D’après le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), plus des deux tiers des 300.000 Ivoiriens ayant fui leur pays pendant ou après le conflit sont déjà rentrés chez eux. "Aux exilés politiques, je leur dirai: +la crise est derrière nous. Les dirigeants passent mais le pays demeure+" a-t-elle poursuivi, promettant de "rassurer le tiers restant des réfugiés", sans qu’ils n’aient à craindre de représailles.
 
On estime à 80.000 le nombre de réfugiés ivoiriens, dont 58.000 au Liberia et 8.500 au Ghana. Le retour des réfugiés est un enjeu pour la réconciliation nationale, une des priorités du gouvernement d’Alassane Ouattara, plus de cinq ans après la fin de la crise provoquée par le refus de l’ex-président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival.
 
"Le malaise est profond et il convient à présent de mettre un accent particulier sur les initiatives en faveur de la réconciliation", avait alerté en avril dernier, Mgr Siméon Ahouana, le président de la Commission nationale pour la réconciliation et l’indemnisation des victimes (CONARIV).
 
La mort au Ghana, le 11 avril, de Mamadou Ben Soumahoro, homme politique ivoirien et grande figure du journalisme des années 1970, a aussi déclenché de nombreuses réactions au sein de la population, poussant le gouvernement à faire plus d’efforts pour accueillir ses exilés.