Un chef de village arrêté pour avoir tué sa nièce en sorcellerie à Dimbokro

  • 02/02/2017
  • Source : AIP
Nanan Assamoi Kouassi, environ 70 ans, chef du village d’Assamoikro, une localité de la sous-préfecture de Nofou (Dimbokro), a été arrêté et déféré lundi devant le tribunal de Dimbokro, accusé par ses administrés d’avoir tué sa nièce, une jeune dame du nom de Djè Ahou, par des pratiques de sorcellerie.

Selon une source proche de la victime qui a donné l’information mercredi à l’AIP, Nanan Assamoi a tué Djè Ahou, mariée à un instituteur exerçant à Dimbokro, en lui jetant un sort au cours d’une salutation ayant entraîné une maladie qui a fini par l’emporter subitement.

En septembre dernier, raconte la source, Djè Ahou qui vit en parfaite harmonie avec son mari et leurs trois enfants à Dimbokro, sent brusquement un mal de gorge. Elle se rend aussitôt à l’infirmerie de la garnison et malgré les médicaments prescrits, le mal empire. Devant cette situation, elle est transférée au centre hospitalier régional de Dimbokro.

Les médecins de centre de santé n’auront pas le temps de la prendre charge que la mort l’emporte, jetant l’émoi au sein de la population de leur village, Assamoikro.

« La maladie n’a duré que trois jours et Ahou s’en est allée », a déploré un parent de la victime. Lors de la levée du corps et de l’enterrement, un spectacle insolite se présente. Plusieurs personnes venues assister à ces cérémonies, secouées par des transes et usant de la voix de la victime, accusent le chef de village Assamoi d’avoir tué sa nièce.

« La voix de la victime Djè Ahou est entrée en elles et toutes ont montré le chef comme l’auteur de la mort de la femme. Interrogé, Assamoi Kouassi rejette d’abord les accusations puis reconnaît les faits lorsque les parents portent l’affaire devant un devin qui  confirme sa culpabilité et l’invite à une confrontation », a expliqué la source.

Elle explique qu’en « pays Baoulé », en pareille circonstance, une amende est fixée à l’auteur pour conjurer le sort. Ce qui fut fait. Le chef Assamoi a été sommé de payer un bœuf, un cabri, un mouton, trois poulets et de la boisson. Mais l’homme paye une partie de l’amende et contre toute attente refuse de payer le reste, arguant qu’il n’est pas l’auteur du décès. C’est alors que les parents de la victime saisissent le parquet qui, devant cette situation pourrissant la cohésion sociale dans le petit bourg, a ordonné à la gendarmerie de l’arrêter pour nécessité d’enquête.