Tueries du camp de Nahibly à Duékoué: De nouvelles révélations graves

  • 18/10/2013
  • Source : Notre Voie
La Radio France Internationale (Rfi) a récemment fait de nouvelles révélations sur les tueries du camp de Nahibly de Duékoué en 2012.

Les résultats de l’autopsie des six corps qui avaient été découverts dans un puits à Duékoué après l’attaque du camp des réfugiés internes wê de Nahibly révèlent que ces six personnes ont été tuées par balles tirées de kalachnikov. C’est la révélation faite, lundi dernier, par Radio France Internationale (Rfi). Le résultat de l’enquête est connu depuis le dimanche 13 octobre, selon la radio mondiale. Les six personnes ont été donc tuées par balles de kalachnikov lors de l’attaque du camp de Nahibly avant d’être jetées dans un puits. Selon la même radio, les autres puits soupçonnés de contenir d’autres corps sont gardés depuis un an par des forces onusiennes. La correspondante de Rfi à Abidjan indique, par ailleurs, que la justice ivoirienne avait dit ne pas savoir où trouver Koné Daouda dit lieutenant Konda, qui était le chef des Frci de Duékoué au moment de l’attaque du camp de Nahibly. Et pourtant, selon elle, le lieutenant Konda est dans les rangs du Centre de coordination des décisions opérationnelles.
 
Le camp de Nahibly abritait les rescapés des villages wê fuyant la barbarie des hommes de Ouattara qui s’étaient attaqués à eux. Ces forces venues du nord de la Côte d’Ivoire s’étaient installées dans les villages wê après avoir chassé des lieux les propriétaires terriens. Le camp de Nahibly abritait donc ceux qu’on appelait les réfugiés wê sur leurs propres terres. C’était donc un camp très gênant pour le régime Ouattara et qui était placé sous la protection de l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci). L’autre révélation faite par la correspondante de Rfi, c’est qu’avant de quitter la Côte d’Ivoire, Bert Koanders avait adressé une lettre au régime Ouattara pour s’inquiéter de la lenteur des enquêtes. Pour tout dire, l’ancien représentant du Secrétaire général des Nations unies avait été très choqué par ce massacre. Qui selon ses propres termes, avait été minutieusement préparé dans son dos par des proches du régime. De sorte qu’il avait dû interrompre son séjour à New York pour se rendre à Abidjan. Alors que Alassane Ouattara poursuivait tranquillement ses visites à l’étranger comme si rien de grave ne s’était dans son pays.
 
Le 20 juillet 2012, ce camp avait été attaqué et totalement détruit par les Frci et les dozos. L’attaque avait fait plusieurs morts et de nombreux blessés. Pour se donner bonne conscience, le pouvoir Ouattara, comme à son habitude, avait annoncé bruyamment une enquête pour retrouver et punir les auteurs de ces crimes odieux. Evidemment, cette annonce tapageuse visait à endormir l’opinion nationale et internationale.
 
Les 10 et 11 octobre 2012, six cadavres étaient découverts dans un puits à Duékoué. D’autres puits soupçonnés de contenir d’autres cadavres avaient également été identifiés. Mais le procureur de Daloa avait suspendu la fouille de ces puits et les six corps avaient été acheminés vers Abidjan pour autopsie. Et depuis c’est le statu quo.
 
Des familles présentes le jour de l’exhumation des cadavres avaient affirmé avoir reconnu les vêtements de leurs parents qui étaient le jour de l’attaque dans le camp. Et des informations recueillies à Duékoué font état de dizaines de disparus.
Maintenant que le résultat de l’autopsie des six corps retirés du puits est connu, à savoir que les six personnes ont effectivement été tuées par balles de kalachnikov, d’une part, et que, d’autre part, on sait désormais où trouver le lieutenant Konda, c’est-à-dire au Ccdo, on espère que la Justice va boucler rapidement l’enquête sur l’attaque du camp de Nahibly.
 
Boga Sivori