Transport lagunaire : Mamadou Koulibaly dénonce une «atteinte à la concurrence»

  • 10/05/2019
  • Source : APA
L’opposant ivoirien, Mamadou Koulibaly a dénoncé jeudi une « atteinte à la concurrence » dans le transport lagunaire à Abidjan, estimant que les pinasses traditionnelles ont été interdites au profit d’entreprises modernes privées « proches du gouvernement ».

M. Koulibaly s’exprimait dans sa web émission hebdomadaire dénommée « Jeudi, c’est Koulibaly» dans laquelle il entretient les internautes sur un sujet d’actualité en Côte d’Ivoire.

« Tant que c’est la SOTRA (Société de transport abidjanais, publique) qui exploitait ses bateaux-bus, le gouvernement n’a pas trouvé d’inconvénients à l’activité des pinasses. Maintenant que certains privés proches du gouvernement ont créé des sociétés de transport lagunaire, c’est en ce moment que le gouvernement trouve le moyen d’interdire les pinasses traditionnelles. Il faut interdire les pinasses pour que ces entreprises privées soient les seules sur la lagune. Et là, c’est une atteinte à la concurrence », a-t-il dénoncé.

Selon M. Koulibaly qui est également l’un des candidats déclarés à la présidentielle ivoirienne de 2020, « vous ne pouvez pas interdire officiellement à des concurrents d’exercer leurs activités au nom de la sécurité ».

De son avis, « chaque fois qu’on contourne les règles de la concurrence par la loi, automatiquement vous créez des distorsions sur le marché ». « Si des propriétaires privées se sont installées pour exploiter les voies lagunaires, le marché doit rester ouvert pour les entreprises lagunaires. Évincer les concurrents du marché par la réglementation, par les connivences politiques est totalement amoral et inacceptable», a-t-il soutenu.

Auparavant, M. Koulibaly s’est aussi insurgé contre la suppression des moto-taxis à Abidjan pour des raisons de sécurité alors que celles-ci sont autorisées à Bouaké ( Centre-Nord, deuxième ville du pays).

« Est-ce que la République de Bouaké est différente de la République de Côte d’Ivoire ? Ou bien le gouvernement considère que ce qui est bon pour Bouaké n’est pas bon pour la Côte d’Ivoire?», s’est-il interrogé.

Poursuivant, M. Koulibaly qui a présidé l’institution parlementaire ivoirienne sous le régime de la «Refondation » de Laurent Gbagbo, a estimé qu’à la place des autorités ivoiriennes, il n’aurait pas procéder de cette manière.

« En tout cas, moi, je n’aurais pas fait comme ça. Ou c’est l’interdiction totale des moto-taxis sur l’ensemble du territoire ou c’est l’autorisation sur l’ensemble du territoire, sinon je ne passe pas par la loi», a-t-il proposé.

La semaine dernière, rappelle-t-on, le ministre ivoirien des transports a invité dans un communiqué, les conducteurs et propriétaires de moto-taxis à Abidjan de procéder à l’arrêt immédiat de leurs activités sous peine de voir leurs engins mis en fourrière.

Le ministre Amadou Koné a également demandé aux populations du district d’Abidjan de «, se détourner du mode de transport des moto-taxis pour leur propre sécurité et a engagé les forces de l’ordre à poursuivre les opérations de mise en fourrière».

Ainsi, à ce jour, plus de trois-cents engins à deux ou trois roues (moto-taxis et tricycles) ont été saisis à Abidjan par la police.

LB/ls/APA