Accidents de la route et réforme du permis de conduire : Le ministre Amadou Koné fait des révélations

  • 07/05/2021
  • Source : Linfodrome
La question des accidents routiers était au centre des thématiques abordées par le ministre des Transports, Amadou Koné, à la faveur de « La Tribune de Le Patriote », initiée le jeudi 6 mai 2021, au siège du journal Le Patriote, à Marcory zone 4. S’il a reconnu la hausse du nombre d’accidents de 814 en 2018 à 1509 à ce jour, le ministre a expliqué cette situation par l’intensification du trafic, avec la croissance économique, la montée de l'incivisme chez les usagers de la route, la relative faiblesse de la prévention et la sanction des infractions, le bon état des voies qui favorise malheureusement la vitesse en dépit des radars et des ralentisseurs mis en place.

« Les accidents sont de plus en plus graves. Les poids lourds sont impliqués dans 6% des accidents mais ils font 13% de tués. Mais 68% de ceux qui meurent sur la route sont des piétons et les usagers des 2 et 3 roues. Les minicars et cars sont responsables de 21% des tués, les véhicules particuliers de 24%. Il y a un focus important à mettre dans les villes sur les piétons », a-t-il indiqué.

Aussi, a-t-il annoncé des mesures pour prévenir ces accidents et améliorer la prise en charge des victimes, notamment à travers l’interconnexion des structures en charge de la sécurité routière en projet (Oser, police...), la réforme de la Commission nationale de sécurité routière, l’installation de dispositifs de réglementation de la vitesse sur les axes les plus meurtriers, ainsi que l’amélioration du système de formation des usagers. « On a identifié les axes sur lesquels on va agir. A partir de juin 2021, un système de contrôle de vitesse par radar automatique devra être mis en place pour réduire le nombre d’accidents graves, notamment sur l'autoroute du Nord, la voie de l’Est et la voie de Yamoussoukro-Bouaflé-Daloa, qui sont les voies les plus meurtrières.  On a adopté un nouveau programme de formation. Le programme est en train d'être enseigné aux moniteurs. On a décidé de digitaliser les examens théoriques. En juin, cela devrait être opérationnel », a-t-il promis.

S’agissant particulièrement de la réforme du système de permis de conduire, qui induira une digitalisation progressive des procédures, elle vise, selon le ministre, à réduire au maximum les chances de survenue d’actes de corruption dans la délivrance des permis de conduire, l’un des principaux facteurs des accidents de la route. « La solution, c'est la digitalisation pour qu'il y ait de la transparence, qu'on soit efficace. On va accélérer la réforme du permis de conduire. Cette réforme se poursuit. Le logiciel est prêt. Il s'agira pour tout transporteur de ne pas avoir droit à un inspecteur mais à un terminal. J'ai décidé avant que tout le dispositif numérique soit en place, de procéder à un nettoyage à tous les niveaux. On a fait un nouveau cahier de charges pour le contrôle technique. Cette année, on aura tout terminé parce que j'ai décidé qu'il fallait crédibiliser notre permis », a-t-il expliqué. Et d’ajouter relativement au projet de permis de conduire à points : «  On mettra les permis à points quand on sera en capacité d'enlever les points automatiquement. Mettre le permis à point maintenant va venir en rajouter à la corruption dans le secteur du transport ». Toujours dans son ambition de répondre à la problématique de la sécurité routière, le ministre a exhorté les transporteurs à se détourner de l’utilisation du gaz butane en lieu et place du carburant. Il a d’ailleurs annoncé des actions pour les y amener et éviter que ce changement ait une répercussion sur le coût du transport. De même, le ministre a dévoilé des actions pour réglementer la circulation des motos et des tricycles dans le district d’Abidjan et dans les localités de l’intérieur du pays.« A Abidjan, pour rouler une moto, il faut un permis de type A, il faut que la moto soit immatriculée, qu’il y ait des équipements de sécurité et la moto doit être assurée. Nous allons bientôt commencer une campagne de sensibilisation. Après, nous allons réprimer. Le dernier sujet a régler, c'est la réglementation du secteur de la distribution par les motos, tricycles. Ce travail est en train de se faire. Très rapidement, vous verrez les dispositions qui vont être prises », s'est-il engagé.

 

Projets d’infrastructures

 

Au-delà de cette question, le ministre a dévoilé les principaux axes sur lesquels le gouvernement, à travers son département, entend se pencher pour régler les problématiques liées au transport, à savoir l’amélioration du cadre réglementaire, le développement du système de transport intelligent pour fluidifier le transport urbain et l’amélioration des infrastructures de transport. Il a ainsi annoncé...Lire la suite sur Linfodrome