Transfèrement de Gbagbo à la CPI / Aboudramane Sangaré à Ouattara : «Rira bien qui rira le dernier»

  • 02/12/2013
  • Source : L'Inter
Le samedi 30 novembre 2013 marquait l’an deux du transfèrement de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI).

Le Front populaire ivoirien (FPI), son parti, a organisé à cet effet, une cérémonie pour réaffirmer son soutien et sa fidélité à l’ancien président ivoirien. C’était au siège provisoire du Fpi à Cocody Riviera-Attoban, en présence de nombreux cadres et militants. A travers cette commémoration, il s’agissait pour le principal parti de l’opposition de réarmer ses militants pour le combat de la libération de leur camarade pensionnaire de La Haye. Et l’honneur est revenu à l’ami de longue date de Laurent Gbagbo, le Pr Aboudramane Sangaré de le faire à travers le thème : ''la vie et le parcours de Laurent Gbagbo''.
 
Mais bien avant, l’ancien inspecteur général d’État a, d'abord, dénoncé le nomadisme politique de certains de leurs camarades de lutte. «Des gens affirment leur loyauté en déloyauté», a-t-il révélé. Ensuite, il a publiquement vilipendé ceux qui ont été  à la base de la déportation du fondateur du FPI à la prison de Scheveningen, en l'occurrence le nouveau régime ivoirien.
 
Selon lui, le sang versé des patriotes durant la crise post-électorale est le carburant pour le chemin de libération du pays. «Les diaboliques sont à la manœuvre. Parce que le faux est vrai, le vrai est faux.  Le beau est laid, le laid est beau. Le gentil est méchant, le méchant est gentil. Le diable se fait ange et les anges sont peints sous les traits du diable », a dépeint l’ancien ministre des Affaires étrangères, avant d'inviter publiquement ses camarades à «aller jusqu’au bout de leur combat pour faire triompher la justice et la vérité pour avoir raison du mensonge».

Alors seulement là, « le vrai sera le vrai, le faux sera le faux, le beau sera le beau, le laid sera le laid, la victime sera la victime, le bourreau sera le bourreau, le gentil sera le gentil, le méchant sera le méchant, l’ange se fera ange, le diable se fera diable et la Côte d’Ivoire qui, aujourd’hui, marche sur la tête, se redressera et marchera sur les pieds. Rira bien qui rira le dernier. Le renard passe, passe, chacun à son tour », a-t-illancé à l'endroit des nouveaux dirigeants ivoiriens.
 
Pour le 1er vice-président du FPI, rien ne doit intéresser les Ivoiriens si ce n’est la libération du ''Woody ''de Mama.  «L’actualité nationale, c’est Laurent Gbagbo. Il est un point fixe. Et dans la vie, on revient toujours au point fixe», a-t-il insisté, avant de poursuivre:«ensemble nous avons accompagné Gbagbo dans l’opposition, ensemble nous l’avons accompagné au pouvoir, ensemble nous avons le devoir de l’accompagner dans son cruel exil et d’œuvrer à son retour effectif en Côte d’Ivoire, son pays».

La vie et le parcours de Laurent Gbagbo
 
Abordant le thème de la conférence, Pr Aboudramane Sangaré a indiqué que le cloisonnement ne peut se faire entre la vie de Laurent Gbagbo et son combat, car « le combat est sa vie et sa vie est un combat », avant de révéler trois (3) temps forts qui ont rythmé l’existence du fondateur du FPI. A savoir la révélation de son père, les clés de la réalisation de la révélation et la révélation qui devient une réalité avec Laurent Gbagbo, président de la République. Selon l’orateur, tout commence par une prophétie du père Zépé Koudou Paul qui indiqué que son fils sera président de la République.
«Papa était assez vieux. C’était un vieux que j’aimais beaucoup parce qu’il savait en tout cas ce qu’il voulait pour ses enfants. J’avais 6 ans quand il m’a dit d’aller au lycée pour commander comme les Blancs plus tard», a rapporté le conférencier, citant un témoignage de Gbagbo lui-même.
 
Selon M. Sangaré, «la prophétie du père Zépè est l’histoire peu ordinaire d’une vie d’intense amour entre un père et son fils. Le père qui sacrifie toute son existence à la réussite de son enfant. Il croyait tant à son destin présidentiel qu’il lui a consacré le plus clair de son temps. Il a inculqué le goût des études à son fils et a forgé sa volonté». Ensuite, concernant le deuxième aspect de sa vie, le vice-président du FPI fait savoir que Gbagbo va faire de la politique un métier, une passion et une vision dans le respect des valeurs cardinales. Et enfin, la révélation devient certitude, Laurent Gbagbo, devient président de la République en accédant au trône en octobre 2000.
 
Il ajoute qu'il est venu avec un programme d’espoir, de solidarité, avec l'assurance maladie universelle, la décentralisation… «Et à un moment donné, les gens n’ont pas apprécié, et c’est tout cela qui explique ce qui arrive aujourd’hui à votre camarade président Laurent Gbagbo », a regretté le Pr Aboudramane Sangaré, avant d’inviter une fois de plus les militants du FPI, les démocrates africains et du monde entier à engager le seul combat par des moyens pacifiques, à savoir la libération et le retour de Laurent Gbagbo. Car, a-t-il souligné, «le disque ne sera jamais rayé». 
 

Affi N’Guessan attaque des membres du CNRD
 
Il était attendu et il a parlé. Le président du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, a salué cette commémoration des deux ans de la déportation de Laurent Gbagbo à La Haye dans la mesure où elle constitue un moment de souvenirs et aussi un repère afin de tirer les enseignements et se projeter dans l’avenir. «Laurent Gbagbo, c’est notre histoire, parce que, très tôt, il a su saisir le temps de l’histoire et se mettre dans le courant de l’histoire.

Il a su comprendre qu’à ce moment de sa vie, la Côte d’Ivoire avait besoin d’opérer une rupture, d’opérer une réorientation, de réfonder sa marche et d’inscrire dans sa démarche de nouvelles valeurs : la liberté, la dignité, le progrès », a expliqué l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, avant d’inviter tous les militants du FPI à assumer l’histoire de la crise ivoirienne. «La première mission, c’est de rester fidèle à Laurent Gbagbo et à son combat.
 
C’est en assumant que l’histoire retiendra que nous avons été des acteurs de la refondation de notre pays. Si nous refusons d’assumer, l’histoire continuera sans nous et nous ne figurerons pas dans le grand recueil des événements et des hommes qui auront façonné  l’histoire de la Côte d’Ivoire », a-t-il soutenu. Selon le président du FPI, la question de la fidélité et du combat ne se pose pas.
 
Pour lui, la question a déjà été réglée depuis le 11 avril. Comme son vice-président, Affi N'guessan a attaqué certains membres ou anciens membres du CNRD qui ont fini par quitter le navire Gbagbo qui prenait l'eau. « Si certaines personnes ne sont pas présentes à la cérémonie, c’est parce qu’elles ont refusé d’assumer » a-t-il dénoncé.  Il s’en prenait là à certains de leurs camarades du CNRD qui ne se sont pas fait prier pour claquer la porte au lendemain de la chute du pouvoir Gbagbo.  «Tchoco-Tchoco Gbagbo reviendra» a-t-il martelé, exprimant sa foi en l'histoire et en son mentor


Cyrille DJEDJED