Tiassalé/Arrestation dans les fumoirs : Pourquoi les élèves s’en sont pris à la Police

  • 22/02/2017
  • Source : Lebabi.net
Réclamant la libération de leurs camarades interpellés dans un fumoir, les élèves ont mis, lundi, la ville de Tiassalé à feu et à sang.

Un vent de violence souffle sur la cité de la symbiose. Depuis samedi, nuit, les populations de Tiassalé, localité située à 125Km d’Abidjan, vivent dans la terreur. Et pour cause, la ville enregistre, depuis quelques jours, des violences sans précédents qui ne collent pas avec son image encore moins sa réputation de cité paisible. Selon plusieurs témoignages, tout est parti d’une bagarre entre deux groupes de dealers, samedi aux environs de 22H.

«Deux groupes de drogués se sont affrontés avec des armes blanches et des pistolets, au niveau du maquis Fifa situé non loin du Cinéma ABC. Ils ont coupé le poignet d’un belligérant appelé Ladji, qui a été évacué au CHU de Yopougon. C’est ainsi que chacun des groupes a fait venir des renforts d’Abidjan ; puisqu’il s’agissait, en réalité, d’une guerre pour le contrôle des fumoirs de la ville», raconte une source, au téléphone.

A l’en croire, le bras de fer entre les deux factions rivales a plongé la ville dans le chaos. Les habitants qui ont eu le malheur de se retrouver dehors, au moment de cette guéguerre, ont été agressés, selon notre source qui décrit l’horreur avec dégoût. Plusieurs magasins sont pillés par ces voyous venus des favelas de la capitale économique pour consacrer la domination d’un cartel sur l’autre.

Débordés par l’ampleur de la violence, les autorités décident d’appeler au secours la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) qui détache une unité d’intervention en vue de prêter main forte à la police locale. Arrivés dimanche nuit, ces éléments organisent des patrouilles dans toute la ville et parviennent à mettre le grappin, lundi matin, sur des fauteurs de trouble retranchés dans des fumoirs.

Parmi ces hors-la-loi, figurent quatre élèves. Ils sont aussitôt embarqués pour être interrogés. «Voyant que leurs camarades ont été arrêtés, certains élèves n’ont pas cherché à comprendre. Ils sont allés déloger les autres élèves dans tous les établissements et se sont déportés, hier (Ndlr, lundi 20 février) à la Police, pour exiger la libération de leurs camarades. C’est ce qui a engendré des problèmes entre élèves et policiers», poursuit notre source.

Mécontents, les élèves ont barricadé la voie principale qui donne accès au commissariat de police. Ils ont mis le feu à des pneus et se sont armés de gourdins, cailloux et lance-pierres, dans l’espoir d’en découdre avec les policiers.

Le bilan est lourd : cinq élèves et quatre policiers blessés. La ville était à feu et à sang. Beaucoup d’élèves, selon notre source, ont piqué une crise d’asthme à cause des effets du gaz lacrymogène que les forces de l’ordre ont utilisé pour maîtriser la situation. Au moment où nous mettons sous presse, un calme précaire est observé dans la cité de la symbiose en passe de devenir, aujourd’hui, un sanctuaire pour la pègre.

Ben Ayoub