Soutien aux victimes de la torture : Les Organisations de Défense des droits de l’Homme demandent l'aide de l'Etat

  • 27/06/2015
  • Source : Lebabi.net
Dans le cadre de la commémoration de la journée mondiale de soutien aux victimes de la torture, la Fondation Friedrich Naumann a organisé ce vendredi 26 juin 2015, à son siège sis à Cocody-Danga, un panel sur la prise en charge des victimes de torture en Côte d’Ivoire sur le thème: la prise en charge des victimes de torture parmi les victimes de guerre.

Ce panel a été organisé en partenariat avec Amnesty International-Côte d’Ivoire, l’ Action des chrétiens pour l’abolition de la torture en Côte d’Ivoire (ACAT-CI), le Mouvement Ivoirien  des Droits de l’Homme (MIDH), la Coalition Ivoirienne pour la Cour Pénale Internationale (CI-CPI).
 
Sophie Konaté, chargée de programmes de la Fondation Friedrich Naumann, a déploré le fait que "malgré l'identification des auteurs de ces actes, il n'y a pas de poursuites et surtout pas d'indemnités aux victimes"
 
"Ce panel est l'occasion de tourner nos pensées vers les victimes, de nous mobiliser pour qu'elles obtiennent réparation et contre l'impunité" a-t-elle souhaité avant de saluer la mise en place du Programme National de Cohésion Social (PNCS) et de la Commission Nationale pour la Réconciliation et l’Indemnisation des Victimes (CONARIV)
  
Le panel a été sanctionné par une déclaration dans laquelle les différentes Organisations de Défense des droits de l’Homme (ODH) ont demandé à la Côte d’Ivoire de réviser le code pénal et le code de procédure pénale à l’effet de définir, de criminaliser et de prohiber la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants de manière autonome, de sanctionner toutes les personnes coupables d’actes de tortures et de mauvais traitements afin de lutter contre l’impunité  et consolider l’Etat de droit.
 
L'Etat doit également "faire la déclaration au titre de l’article 22 de la convention contre la torture afin de permettre à chaque citoyen ivoirien de présenter une plainte individuelle sous forme de communication devant le comité contre la torture (CAT)", "présenter au (CAT) sont premier rapport sur l’application de cette convention afin d’évaluer la situation de la torture et des mauvais traitements en Côte d’Ivoire" 
 
Les ODH souhaitent enfin la ratification du protocole facultatif contre la torture (OPCAT) afin de mettre en place un mécanisme national indépendant de protection des droits de l’homme et le rétablissement des victimes de torture dans leur droit tout en prenant spécifiquement en charge les victimes de torture parmi les victimes de guerre. 
 
La Côte d’Ivoire a ratifié, le 18 décembre 1995, la convention pour l’abolition de la torture dont la journée internationale est célébrée tous les 26 juin. 
 
Selon les statistiques de la commission nationale d’enquête, 1354 cas ont été enregistrés en Côte d’Ivoire pendant la crise postélectorale, dont 1135 cas de traitements cruels, inhumains et dégradants et 296 cas de tortures ayant entraîné la mort, rapporte-t-on.

APR/LBB