Situation politique: Le cardinal Kutwa va faire un geste fort dans la prison de Lobognon

  • 28/01/2020
  • Source : Soir Info
Un acte spirituel symbolique avec une pesanteur politique assez forte. Jean-Pierre cardinal Kutwa va baptiser, dans sa prison de Grand-Bassam, le député Alain Lobognnon, qui y est incarcéré. « Le député Alain, proche de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, sera baptisé dans sa cellule de la prison de Grand-Bassam », révèle Jeune Afrique (J.A) dans sa publication du 26 janvier au 1er février 2020.

Selon notre source, cette décision a été prise par le cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan, auprès de qui Lobognon mène depuis quelques mois, une réflexion spirituelle sur le thème de la réconciliation.

Le 20 janvier 2019, à la demande de la majorité (groupe Rhdp), le bureau de l’Assemblée nationale a levé son immunité parlementaire, ainsi que celle d’autres députés de l’opposition arrêtés, comme lui, le lundi 23 décembre 2019. Inculpé pour « divulgation de fausses nouvelles et incitation à la haine », Alain Lobognon, par ailleurs cadre de Générations et peuples solidaires (Gps) de Guillaume Soro, avait été placé sous mandat de dépôt et transféré à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca).

Au nombre des personnes arrêtées, figurent les députés Soro Kanigui Mamadou, Yao Soumaïla, Camara Loukimane, Soumahoro Kando, ainsi qu’un maire et deux dirigeants de partis et mouvements politiques.   Ils ont été inculpés et mis sous mandat de dépôt, pour « trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelle fausse et atteinte à l’autorité de l’Etat ».

Face à ces arrestations massives, Ouattara Gnonzié avait estimé que c’était « un prétexte de faux délits, pour étouffer les partis politiques pour que, plus personne ne s’exprime ». L’opposition, réunie dans la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (Cdrp), une plateforme proche de Bédié, avait appelé à la « libération immédiate » des personnalités politiques incarcérées ainsi que le retour « sans condition de celles contraintes en exil », sans obtenir gain de cause. Elle avait dénoncé une « procédure expéditive », au terme de laquelle ils ont été transférés à la Maca, où « ils font l’objet de procédure pénale en violation de la Constitution et du règlement de l’Assemblée nationale, en raison de l’immunité parlementaire dont ils bénéficient ».

Pour ce qui est du baptême du député de Fresco, aucune date n’a été encore avancée.

 

Armand B. DEPEYLA