Simvalley AW-414.Go, un smartphone au poignet

  • 13/02/2014
  • Source : lesnumeriques.com
Importateur français spécialisé dans la mobilité, Pearl est déjà connu pour ses smartphones Simvalley Mobile, qui jouent la carte du mobile conçu en Chine et vendu en France en marque propre. Et avec la AW-414.Go — à vos souhaits ! —, Simvalley Mobile se lance également dans la montre connectée. Pas de concept de montre accessoire d'un smartphone en Bluetooth comme chez Samsung ou Sony mais un produit qui propose de reprendre l'intégralité ou presque des caractéristiques et capacités d'un smartphone, connectivité au réseau 3G incluse, sous un écran tactile de poignet de 1,5 pouce (définition de 240 x 240 px).

Tournant sous Android 4.2.2 Jelly Bean, la montre AW-414.Go embarque une puce mobile double-cœur cadencée à 1,2 GHz (ARM Cortex-A7), une mémoire vive de 512 Mo et une capacité de stockage de 1 Go, extensible via une carte microSD. Un appareil photo se loge sur le côté de la montre. Il adopte un capteur de 3 Mpx. La connectivité sans fil, en plus de celle au réseau mobile, est assurée par du Wi-Fi et du Bluetooth et un GPS est présent. La batterie intégrée a une capacité de 800 mAh.

La montre connectée Simvalley Mobile AW-414.Go est commercialisée au tarif indicatif de 199,90 €.
Si la Galaxy Gear de Samsung jouait de ses vis apparentes et son aluminium brossé faussement grossier pour donner un look industriel plutôt séduisant, le côté presque trop brut de cette AW-414.Go laisse perplexe. Loin d'être sexy, la montre résonne comme l'écho des smartphones chinois d'entrée de gamme peu gâtés en design ; soit un bloc en métal peu travaillé, deux boutons physiques plutôt grossiers mais très bien intégrés et surtout un bracelet en caoutchouc trop souple et assez bas de gamme.

N'espérez pas pouvoir le changer, c'est impossible ou plutôt fortement déconseillé, même s'il y a bien des vis pour l'extraire. Le bracelet intègre en effet le haut-parleur et la puce GPS en son sein. L'appareil photo de 3 Mpx ne s'y loge pas pour autant puisqu'il trouve une place sur le côté du cadran, entre les deux boutons physiques. À noter qu'un vibreur est aussi au menu.

Le port de la montre n'est pas désagréable, mais l'on aurait souhaité un peu plus de travail côté compacité. Les finitions sont moyennes et, si Simvalley assure que sa montre est certifiée IP67, c'est-à-dire résistante aux éclaboussures de liquides, on hésite franchement à prendre le risque.

Par ailleurs, les accès aux slots pour cartes SIM et microSD sont cachés par de la visserie à deux endroits différents. Sur un côté du cadran avec deux vis minuscules pour la micro-SIM ; au dos du cadran avec quatre petites vis pour la microSD. Même dans l'éventualité d'une unique manipulation pour chacune d'entre elles, l'exercice manque de praticité et peut même énerver avec le risque de perte de vis quasi invisibles une fois au sol. Simvalley Mobile fournit tout de même un tournevis et un double de chaque vis avec la montre.

Gros point noir avant d'entamer la partie logiciel et communication du produit : cette AW-414 ne donne pas l'heure en mode veille. Il existe bien un affichage de l'heure avec des aiguilles ou en numérique, mais il faut pour cela appuyer sur un bouton. Contrairement à la Galaxy Gear, elle n'active pas cet écran via un mouvement du poignet. Dommage, nous parlons quand même, quelque part, d'une montre.

Rayon usages, cette AW-41.Go dispose de deux atouts : l'accès à Android 4.2.2, en théorie comme sur un vrai smartphone pareillement équipé (Google Play Store inclus) et la possibilité de s'en servir comme d'un vrai smartphone en insérant une carte micro-SIM. Et à l'allumage, le constat est là : la sensation d'avoir un smartphone Android sur le poignet est bien présente.

Chaque écran Android dispose de quatre icônes pour autant d'applications, qui s'additionnent à mesure qu'on les télécharge sur le Play Store ; et le nombre de pages est infini. Le tactile répond très bien, que ce soit pour aller d'un écran à l'autre, balayer furtivement du bord droit au centre pour un retour arrière ou la glisse vers le bas pour voir les notifications et les raccourcis. Très bonne surprise.

Le format et les limitations techniques empêchent au final de pouvoir s'adonner à un petit Angry Birds sur l'écran 1,5 pouce de la montre. Tous les jeux ou presque peuvent se télécharger, mais aucun n'est fonctionnel. De toute façon, l'intérêt du produit n'est pas là. En revanche, pour les outils applicatifs de base comme Google Maps, la météo, un flux d'actu, Twitter ou Facebook, la montre répond présente... et avec une réussite certaine ! La navigation via Maps fonctionne, justement, quasi parfaitement. Il faut simplement compter avec un petit temps supplémentaire de fix GPS et de calcul d'itinéraire, mais l'usage est le même qu'avec un smartphone Android, guidage vocale compris. La précision du GPS est très satisfaisante.

Pour les autres usages mobiles, ils se révèlent aussi pratiques que sur un téléphone, grâce notamment à la remarquable précision de l'écran. En effet, si l'affichage d'un flux Facebook ou d'une "timeline" Twitter semblent déjà bien étriqué sur un écran de 1,5 pouce, imaginez l'enfer théorique que cela doit être pour interagir avec l'application, que ce soit pour activer un commentaire ou retweeter via une mini icône. Il n'en est rien et les commandes réagissent très bien, avec très peu d'erreurs de tapotement. Le plus notable restant bien entendu le clavier tactile qui, avec ses lettres de 3 mm de diamètre, réussi à être très précis lorsque l'on tapote dessus. Pour les SMS et les courriers électroniques, le dictionnaire et la saisie prédictive sont aussi de la partie.

Côté communications orales, en revanche, notre impression est bien plus mitigée. On peut donc téléphoner avec la montre, soit en piochant dans son répertoire de contacts, soit en passant par un panneau de numérotation. La conversation peut alors se faire en plaçant la bouche face à la montre avec le son de l'interlocuteur qui sort du haut-parleur du bracelet, comme pour la Galaxy Gear de Samsung, soit en associant une oreillette Bluetooth au produit. Pour le premier cas de figure, l'exercice est clairement décevant. L'interlocuteur éprouve du mal à entendre la voix de l'utilisateur et ce dernier a nettement la sensation que son contact est enfermé dans une grande cave vide.
Avec une oreillette, la situation s'arrange grandement. Les conversations sont plus claires, précises et sans pertes d'informations. Reste cependant un niveau sonore qui peut paraître un peu faible pour certains utilisateurs.

Sujet épineux du secteur des montres connectées, l'autonomie est un réel problème, quel que soit le modèle un tant soit peu évolué et à plus forte raison ici avec une montre qui veut tout faire. Ainsi la montre AW-414.Go adopte-t-elle une batterie de 800 mAh qui peut paraître faiblarde, mais dont la capacité reste supérieure à celles de la concurrence. Sur le terrain, cela aboutit à une autonomie moyenne de presque deux jours d'usage sans aller quémander un coup de recharge. D'un point de vue montre, une telle autonomie apparaît comme largement insuffisante. Côté smartphone (avec une autonomie légèrement plus longue s'il s'agit d'un outil de communication secondaire), cela reste très appréciable.

Notez tout de même que la recharge s'effectue, comme chez Samsung, via un dock avec port micro-USB qui vient entourer la montre, les connecteurs or du dos du cadran assurant le lien. Très peu pratique en mobilité si le jus vient à manquer...