Se faisant passer pour un émissaire de Michel Djotodia : Un ivoirien tente d’escroquer le président malien

  • 28/03/2014
  • Source : L'Inter
L’affaire défraie la chronique au Mali. Un Ivoiro-malien du nom d'Ibrahim Bocoum, la quarantaine révolue, a tenté d’escroquer le président de la République du Mali. Manque de pot, il a été pris.

Depuis le mardi 25 mars 2014, rapporte le site maliweb, ce truand professionnel a été conduit devant le tribunal de la commune 3 de Bamako pour y répondre de ses actes. Les faits, selon notre source, remontent début janvier 2014.

A cette date, la République centrafricaine focalisait l’attention de la communauté internationale; car elle était en proie à des violences interreligieuses. Profitant de l'élan de solidarité du monde entier à l'égard de ce pays sinistré, Ibrahim Bocoum débarque, le 09 janvier 2014, à l’aéroport de Bamako-Sénou en vue de rencontrer le président Ibrahim Boubakar Kéita (IBK) pour solliciter un appui financier. Aux yeux du protocole d’Etat, l’hôte du jour n’est pas n’importe qui. Vu qu’il s’est présenté aux officiels maliens comme l’émissaire spécial du président de la transition centrafricaine, Michel Djotodia.
 
En attendant donc d’être reçu en audience par le numéro un malien, le protocole l'héberge dans un hôtel luxueux de la capitale.Par la suite, l’homme n’éprouve aucune difficulté à se faire recevoir par le président IBK. Après les salamalecs, l’invité donne l’objet de sa visite. Celui-ci relate dans les moindres détails, le
drame de la Centrafrique qui a basculé dans le chaos suite aux affrontements entre les milices musulmanes de la Séléka et chrétiennes anti-Balaka. Le président malien, dont le pays a récemment connu aussi des moments très difficiles, n'est pas resté indifférent face à cette tragédie que vivent les Centrafricains.
 
Estimant que la mayonnaise a pris, l’hôte du jour sort de son sac trois courriers ''officiels'' revêtus de fausses armoiries de la République Centrafricaine, dûment signés du président Djotodia. Dans l’un d’eux, une demande d’aide humanitaire est clairement formulée. Le locataire du palais de Koulouba prend congé de
''l'émissaire'' de son homologue centrafricain, avec la promesse de donner une suite favorable à sa requête, dans les meilleurs délais.
 
Ce laps de temps avant que la présidence malienne ne réunisse les fonds nécessaires à cette action charitable, va permettre de découvrir la supercherie. Les conseillers de la Présidence ont décelé, entre-temps, des anomalies sur les courriers présentés par ''l’émissaire'' centrafricain. Pis, aucun collaborateur de Michel
Djotodia, qui lui-même était contraint à la démission le lendemain 10 janvier au Tchad sous la pression des dirigeants d’Afrique centrale, n’avait prévenu la présidence malienne d’une telle mission.
 
De graves manquements qui tranchent, manifestement, avec les usages diplomatiques. La supercherie découverte, la sécurité a ordonné l’arrestation de cet escroc qui a du mal à s’accommoder des menus fretins. Soumis à un interrogatoire serré, Ibrahim Bocoum affirme, la main sur le cœur, qu’il est loin d’être
un escroc.

Au contraire, il soutient qu’il est bel et bien un envoyé de l’ancien président de la transition centrafricaine. Mais fait curieux, il est incapable de joindre son mandant au téléphone. Pour élucider cet imbroglio, Ibrahim Bocoum a été présenté à la barre du tribunal de Bamako le mardi 25 mars 2014, pour répondre de ses
faits. Affaire à suivre donc !
 
G. DE GNAMIEN