Révélation sur la tournée du président du Pdci-Rda en Afrique centrale: Deux Chefs d’Etat dribblent Bédié

La Lettre du Continent, dans sa dernière livraison, apprend que le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire n’a pu être reçu en audience par Denis Sassou N’guesso et Paul Biya, qui auraient prétexté des « problèmes de calendrier ».  Sur son agenda, Henri Konan Bédié aurait prévu des entretiens avec les chefs d’Etat congolais et camerounais mais ces derniers ne se seraient pas montrés disponibles. Bédié- qui s’était fait accompagner de son épouse- a finalement eu des entretiens avec les seuls chefs d’Etat équato-guinéen et gabonais, Theodoro Obiang Nguema et Ali Bongo.

 

La tournée du couple Bédié en Afrique centrale s’est déroulée entre le 31 Octobre et le 4 novembre 2013. Elle avait suscité de nombreux commentaires, puisque l’ancien président renversé par le coup d’Etat de décembre 1999, n’a pas la réputation d’un grand voyageur. Certains avaient cru entrevoir dans le déplacement du « Sphinx », une mission commandée par Alassane Ouattara, le chef de l’Etat, en vue d’une recherche de financements. D’autres, en revanche, avaient misé sur la préparation par Henri Konan Bédié, d'une hypothétique candidature à la présidentielle de 2015.

 

L'allié à Alassane Ouattara, selon toute vraisemblance, s'est rendu à Malabo et Libreville en vue de raffermir les liens entre sa formation politique, le Pdci-Rda et le Parti démocratique de Guinée-équatoriale (Pdge) ainsi que le Parti démocratique gabonais (Pdg). Le couple Bédié aurait profité de sa présence dans les deux capitales, Malabo et Libreville, pour présenter le projet de l'hôpital du rein (un grand centre d'hémodialyse) cher à Henriette, l'épouse de l'ancien chef d'Etat, à la tête de l'Ong Servir. Un dîner-gala a été organisé, fin Octobre 2013, à Abidjan, pour recueillir des fonds pour la construction de ce centre de santé spécialisé. Le budget du projet, qui s'élève à 5 milliards frs cfa, ne serait pas encore bouclé.

 

La Lettre du Continent évoque une tournée « avec un goût d'inachevé », en considérant que sur l'agenda de Henri Konan Bédié, quatre (4) capitales auraient  dû être visitées et qu'au final, seulement deux chefs d'Etat ont pu recevoir le patron du Pdci, le Congolais et le Camerounais « prétextant des problèmes de calendrier ». Il n'y aurait aucune simplicité à voir ici l'euphémisme, sorte de formule diplomatique pour décliner la proposition de visite du président du Pdci.  

 

 

 

Kisselminan COULIBALY

 

 ENCADRE

 

Le Pdci donne une leçon de transparence aux autres formations

 

.Celui qui a inspiré la création d’un poste de Dg à Bédié

 

 

 

Cela s'appelle une leçon de transparence. Le spécialiste des informations confidentielles indique que le parti de Henri Konan Bédié a organisé, récemment, une « discrète conférence budgétaire ».  L’objectif, pour l’ancien parti unique, serait de déposer avant cette fin d’année, ses comptes auprès de la Cour des comptes, logée au sein de la Cour suprême. « Malgré le financement des partis politiques sur fonds publics, aucun mouvement n’a encore joué la transparence alors que la loi les y contraint.

L’initiative de la formation houphouétiste pourrait indisposer le Rdr, son grand allié », rapporte le journal piloté par Maurice Botbol. A vrai dire, déjà en Octobre 2012, le Pdci organisait une conférence budgétaire, à Abidjan, à la salle des conférences du ministère des affaires étrangères. A l’époque, Désiré Assamoua N’zi, secrétaire général adjoint chargé des finances et du patrimoine, avait expliqué que le budget visait à mettre en œuvre une gestion saine, efficace et moderne des finances du Pdci-Rda.

 

La nomination, en Octobre dernier, d’un directeur général du Pdci ferait écho à ce souci de transparence et de bonne gestion. Sur le sujet, La Lettre croit savoir que la nomination d’un Dg du parti- N’goran Djédri, en l’occurence- a été inspirée à HKB par Eric Césari, Dg de l’Ump. Juin dernier, Bédié a reçu en audience Césari, à sa résidence parisienne, rue Beethoven, dans le 16e arrondissement. 

 

 K.C.