Retour du chef de l’Etat en Côte d’Ivoire : Plusieurs incidents ont gâché la fête.

  • 05/03/2014
  • Source : Soir Info
De graves incidents ont malheureusement émaillé le retour en Côte d’Ivoire, le dimanche 2 mars 2014, du chef de l’Etat,Alassane Ouattara, du fait d’un déferlement massif de foule difficilement contrôlable.

L’hystérie collective qui s’est emparée de la foule, a poussé  certains partisans du chef de l’Etat à s’exposer à la mort. Mais,parmi la foule, il n’y avait pas que « les « Adorateurs »(Appellation sur les réseaux sociaux des admirateurs d'Alassane Ouattara). Il y avait aussi des gens qui sont venus dans le seul but de porter atteinte à son honneur… C’est dans cette euphorie qu’un motard du cortège présidentiel a fait un mort dans les rangs des populations qui ont pris d’assaut le Boulevard Giscard d’Estaing.
 
Un policier a vu son pied pratiquement broyé par un véhicule du cortège présidentiel et une jeune fille, pour ses propos outrageants à l'endroit du président, a failli, de très peu, se faire lyncher par une foule en colère. Selon des sources sécuritaires, notamment policières, ce 2 mars 2014, l’accident mortel  impliquant un motard du cortège présidentiel est survenu à l’entrée du tunnel de l’échangeur du troisième pont de Marcory.
 
Au passage du véhicule présidentiel, un motocycliste « fou », Kinda Moctar, pour des raisons qui dépassent l’entendement de la sécurité présidentielle, roulait à vive allure et à contre-sens. Le choc frontal de cet amateur du rodéo, avec le motard, Mdl Coulibaly Landry, a été fatal au motocycliste. Percuté, il meurt sur
le coup. 
 
Pour sa part, blessé légèrement, le motard, selon nos sources, a été évacué à la Pisam, par les soins des Sapeurs pompiers militaires de Marcory. Le corps de l’infortuné motocycliste a été enlevé et transféré à la morgue du Chu de Treichville par les services des pompes funèbres. Par ailleurs, un policier désigné, selon nos sources, au grand carrefour de Koumassi pour y maintenir l’ordre, a vu son pied gauche littéralement broyé par un véhicule du cortège présidentiel.

Ce véhicule qui roulait à allure moyenne, est monté sur le pied de l’agent de police, le sergent Ohoba Miessan Tamou François-Maurice. La victime, avons-nous appris, est en service au 6 ème arrondissement.Conduit à l’hôpital général de Koumassi où il a reçu les premiers soins, nos sources soutiennent « que son état de santé n’est pas critique », même si le chirurgien qui l’a diagnostiqué, a demandé une radiographie du pied.
 
Un autre incident, non important, qui aurait terni cet accueil triomphal du chef de l’Etat, est le lynchage manqué, de justesse, de Mlle Kouassi Debly Andine-Garcia. Cette jeune fille de 23 ans est venue, non pas pour joindre sa voix aux vivats, ''Alassane Ouattara'', mais, plutôt, pour laisser éclater sa « rage », en  proférant des propos particulièrement outrageants à son encontre.

Aux dires des témoins directs de la scène, la jeune fille a tenté de forcer le passage pour traverser le Boulevard VGE, au moment où le cortège présidentiel se rapprochait du grand carrefour de Koumasi. Et, lorsqu’elle a été stoppée net par des individus, en vue de laisser passer le chef de l’Etat, la jeune fille laisse éclater sa colère par des propos orduriers ou outranciers à l’encontre d’Alassane Ouattara : « Ce monsieur qui arrive là n’est pas mon président (…) aurai-t-elle lâché.

Des propos gravissimes qui n’ont pas manqué d’irriter la foule qui menaçait de la « braiser ». Elle doit une fière chandelle à des personnes de bonnes volontés qui l’ont vite secourue en la tirant de l’étreinte des badauds qui lui en voulaient à mort. Conduite à l’hôpital général de Koumassi, la foule surexcitée s’est déportée sur les lieux où elle a fait voler en éclat les vitres.

La police, informée, s’est rendue sur les lieux et a réussi à l’extraire, non sans peine, pour l’envoyer au poste saine et sauve. A Yopougon, une dame, Gbéhé Doh Thèrèse qui souffre de troubles mentaux, a été renversée par un véhicule de ramassage des partisans du chef de l’Etat. La victime qui souffre de traumatisme
crânien doublé de plusieurs fractures, est, selon ses parents, Mme Bahibo Martine, domiciliée à Yopougon Sicogi, « entre la vie et la mort aux urgences du Chu de Yopougon ».
 
Armand B. DEPEYLA