Relations franco-ivoiriennes: Hollande et Ouattara s’entretiendront jeudi, à l’Élysée

  • 03/02/2016
  • Source : Fraternite Matin
Dans l’agenda du Président François Hollande du jeudi 4 février 2016, disponible sur le site Internet, figure un entretien avec son homologue ivoirien, Alassane Ouattara.

Après la clôture du 26ème sommet ordinaire de l’Union africaine, le Président ivoirien Alassane Ouattara s’est envolé pour Paris le samedi 30 janvier.

Cette année, c’est la première rencontre entre ces deux personnalités. Il faut souligner que les deux Chefs d’Etat se sont rencontrés à plusieurs reprises depuis leur arrivée au pouvoir. Ainsi, le 8 avril 2013, le 4 décembre 2014, le 16 juin 2015, les deux Présidents ont eu des échanges à huis clos. Ils avaient passé au peigne fin la coopération entre leurs deux pays et évoqué les questions internationales. A ces rendez-vous, l’on peut ajouter des rencontres en marge de certains sommets comme ce fut le cas en novembre 2015 à La Valette, à Malte, lors du sommet sur la migration.

Nul doute que les échanges de demain porteront sur les mêmes sujets. Déjà à Addis-Abeba, le vendredi 29 janvier, lors de l’audience avec le Président Ouattara, qui a certainement servir de cadre préparatoire à cette rencontre au sommet, Hélène Le Gal, conseillère pour l’Afrique du Président de la République française, avait déclaré: ‘’Nous avons parlé des relations bilatérales franco-ivoiriennes, notamment des perspectives dans le domaine économique et puis nous avons aussi fait un tour d’horizon des situations politiques dans la région de l’Afrique de l’Ouest.

Nous avons également parlé des risques terroristes qui nous touchent tous aussi bien en Europe qu’en Afrique sur lesquels il faut être très vigilant. Le Président ivoirien m’a expliqué qu’il avait pris des mesures afin de renforcer la sécurité Abidjan, ce qui est important pour les investisseurs qui souhaitent venir dans votre pays’’. Le renforcement de la coopération et la sécurité dans le monde sera donc au centre des échanges.

En ce qui concerne la coopération, les deux Présidents pourraient évoquer le Contrat de désendettement développement (C2d). Il s’agit ici d’un mécanisme de refinancement mis en place par la France dans le cadre de l’annulation de la dette de certains pays. « Plutôt qu’une annulation « sèche », la France a fait le choix, original de mettre en œuvre un mécanisme de refinancement par dons des échéances dues, géré dans le cadre d’un contrat pluriannuel dit « de désendettement et développement » : le pays débiteur continue d’honorer le service de la dette mais, sitôt le remboursement constaté, la France lui reverse une subvention d’un montant équivalent pour financer des programmes de lutte contre la pauvreté sélectionnés d’un commun accord avec le pays bénéficiaire’’, explique une note de l’Agence France de développement (Afd).

Pour les questions sécuritaires, il s’agira essentiellement de lutte contre le terrorisme dans le monde. Les attaques terroristes du 13 novembre 2015 à Paris, celles au Mali, la récente incursion des djihadistes au Burkina Faso ainsi que les menaces qui planent sur d’autres pays, en particulier ceux de l’Afrique de l’Ouest, seront évoquées.

La Côte d’Ivoire et la France ont une longue tradition d’amitié et de coopération. ‘’Faisant partie des 47 pays prioritaires du commerce extérieur français, la Côte d’Ivoire est notre 1er partenaire commercial au sein de la zone Franc, et le 4e en Afrique subsaharienne, après le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Angola’’, peut-on lire sur le site diplomatie.gouv.fr. Selon toujours ce site, la France se positionne comme le 2e partenaire commercial de la Côte d’Ivoire après le Nigeria.

Il indique aussi que ‘’les grands groupes français traditionnellement présents en Afrique sont, pour la plupart, actifs en Côte d’Ivoire au travers de filiales. On dénombre environ 140 filiales françaises qui emploient près de 40 000 personnes et quelque 500 Pme françaises de droit local, soit la plus forte implantation française en Afrique subsaharienne.

De nouveaux besoins se présentent dans les secteurs agroalimentaires et également dans le domaine de l’énergie de la ville, auxquels nos Pme sont en capacité de répondre. Les acteurs économiques français, tout comme l’ensemble des opérateurs en Côte d’Ivoire, ont pâti fortement de la crise politique post-électorale.

ETIENNE ABOUA