Réconciliation: "L’amnistie générale n’est pas bénéfique", indique l’UE

  • 19/03/2014
  • Source : Fraternite Matin
L’Union européenne (Ue) affirme ne pas être favorable à une « amnistie générale » en Côte d’Ivoire. Ce mardi 18 mars, le premier conseiller de la délégation à Abidjan, Bruno Pozzi, l’a indiqué au cours d’un petit-déjeuner de presse, à Abidjan-Cocody.

« Nous ne pensons pas que l’adoption d’une amnistie  générale soit bénéfique à la Côte d’Ivoire. Il faut une justice impartiale qui puisse juger tous les camps, tous les crimes », a déclaré M. Pozzi, entouré de plusieurs collaborateurs.
 
« La réconciliation et la justice sont deux thématiques qui ne peuvent pas être séparées. Pour pouvoir pardonner, il faut que les victimes sentent qu’il y a une justice impartiale qui s’applique », a insisté le diplomate européen.
 
Près de trois ans après la fin de la crise post-électorale qui a fait officiellement 3000 morts, l’Ue dit se réjouir du retour à la normale. « La Côte d’Ivoire se porte mieux aujourd’hui. Il y a une économie qui redémarre avec des taux de croissance qui avoisinent ceux de l’Asie », s’est félicité le diplomate. Il faut, toutefois, rester vigilant pour que la paix retrouvée soit « durable », recommande Bruno Pozzi.
 
Dans cette optique, la délégation de l’Ue en Côte d’Ivoire vient de démarrer un programme de soutien au processus du désarmement, démobilisation et réinsertion (Ddr). Ce sont 14 millions d’euros (un peu plus de 9 milliards de francs Cfa) que l’institution apporte pour la prise en charge de 7.500 ex-combattants. Ces fonds sont destinés essentiellement à la formation et à la mise à niveau de ceux-ci, afin qu'ils puissent trouver un emploi et s’insérer dans le tissu social et économique.
 
L’Ue qui dit avoir « tiré des leçons des échecs passés » appelle aussi à « l’implication du secteur privé » pour que cet autre programme Ddr connaisse un succès. Selon les estimations, l’on dénombre environ 75.000 ex-combattants après la crise politico-militaire qu’a connue la Côte d’Ivoire. Le programme de l’Ue vient « en complément » à tous les autres programmes du processus Ddr conduit par l’Autorité pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (Addr), ont assuré les représentants de l’institution à Abidjan.
 
Le petit-déjeuner de presse de ce mardi a, par ailleurs, abordé le 4e sommet Ue-Afrique qui se tient les 2 et 3 avril à Bruxelles (Belgique). « Ce sera l’occasion de célébrer la conclusion des Accords de partenariat économique (Ape) entre l’Union européenne et l’Afrique de l’ouest », a notamment annoncé le premier conseiller. « Cela, nous le devons au leadership du Président Alassane Ouattara et de la Côte d’Ivoire, à la tête de la Cedeao », s’est-il également réjoui.
 
Reste cependant que, dans le cadre des Ape, d’autres régions d’Afrique devront « suivre l’exemple » de la Cedeao, a-t-il espéré. Ajoutant que pour ces régions, le prochain rendez-vous de Bruxelles sera l’occasion de faire avancer les négociations.
 
Barthélemy KOUAME