Réconciliation nationale : Les propositions concrètes des femmes à Banny

  • 20/08/2013
  • Source : Nouveau Courrier

Les femmes de Côte d’Ivoire se sont donné rendez-vous dimanche dernier à l’hôtel communal de Cocody pour transmettre leurs réflexions pour la réconciliation nationale au président de la CDVR.

«Les états généraux de la réconciliation par les femmes» se sont tenus dimanche dernier à l’hôtel communal de Cocody, en présence du président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) Charles Konan Banny. Au cours de ces assises qui marquaient la restitution des travaux du Réseau ivoirien des femmes pour la réconciliation (Rifr), le président de la CDVR a été marqué par la forte mobilisation des femmes, signe qu’elles sont disposées à aller à la réconciliation. Mais au-delà, elles ont fait des recommandations courageuses, à même de donner un vrai coup d’accélérateur au processus de paix en Côte d’Ivoire. En autres, elles ont proposé que la modification de la loi sur le foncier rural et la nationalité soit soumise à référendum. Elles veulent notamment être partie prenante dans la réforme au niveau du foncier rural, de l'administration, de la sécurité et de la défense. Dans cette logique, elles ont plaidé pour le désarmement et la réinsertion des ex-combattants. «Il faut que l'Etat étudie sérieusement le cas des prisonniers. Il faut qu'ils soient jugés. Soit on les condamne soit on les libère. Pour la cohésion, les femmes demandent que l'Etat ivoirien arrête de lancer des mandats internationaux contre les Ivoiriens pour rassurer ceux qui sont encore en exil et leur permettre de rentrer sereinement en Côte d'Ivoire pour que nous formions ensemble une nation», peut-on lire dans leurs recommandations.

Appel aux prisonniers libérés
Au vu du travail des femmes, le président de la CDVR a décidé de mettre les femmes en mission. «Avec vous, nous allons arriver au bout», les a-t-il encouragées. Selon le président de la CDVR, les recommandations des femmes font chorus avec les analyses et le plan d'action opérationnel de son institution. «Un enfant vient de naître. Il s'appelle réconciliation. Je vous confie ce bébé. Acceptez de le prendre dans vos mains. Acceptez de le laver pour qu'il soit propre. Acceptez de l'éduquer», a-t-il exhorté les femmes. «Nous sommes sur la bonne voie. Nous en sommes à la phase judiciaire, mais la justice de pardon. Il nous faut établir la liste des victimes. Après quoi, nous organiserons la phase des écoutes», a-t-il annoncé.
Sous le regard de Vusumuzi Lawrence Sindane, Ambassadeur de l'Afrique du Sud en Côte d'Ivoire, Charles Konan Banny a souhaité que justice soit rendue afin que les victimes puissent pardonner à leurs bourreaux. Il a annoncé dans la foulée que les audiences publiques débuteront d'ici à la fin septembre 2013.
Saisissant la tribune à lui offerte, M. Banny a appelé les prisonniers pro-Gbagbo récemment libérés à ses côtés dans le processus de réconciliation nationale. Pour lui, toutes les décisions qui peuvent apaiser les cœurs doivent être prises. Aïchatou Mindaoudou, la Représentante spéciale du Secrétaire générale de l'Onu en Côte d'Ivoire a observé que les Ivoiriens sont disposés à aller à la réconciliation et se dit prête avec l’ONUCI, à renforcer leur soutien à la CDVR.

BS