Réconciliation nationale/ Hier à Bongouanou: Instant de vérités entre Affi N’Guessan et la communauté musulmane

  • 21/09/2013
  • Source : L'Intelligent d'Abidjan

Le président du Front populaire ivoirien a terminé sa tournée dans la région du Moronou le vendredi 20 septembre 2013. Pascal Affi N'guessan a successivement échangé avec la communauté musulmane de Dioulakro, un quartier de Bongouanou, les populations de la sous-préfecture de Krégbé, dans le département d'Arrah et Andé, un village du département de Bongouanou. A chacune de ces populations, Affi N'guessan a prôné le pardon et la réconciliation pour bâtir la Côte d'Ivoire.

"Il y a eu des événements spontanés et incontrôlés ici à Bongouanou, mais en partant, sache que tu as des parents ici. Nous sommes là aujourd'hui, nous serons là demain. N'hésite pas à nous informer chaque fois que tu auras besoin de nous. C'est que les populations de Dioulakro ne voulaient pas t'écouter, mais n'en tiens pas compte, parce que ton message se rapproche des valeurs écrites dans le Coran. Avoir l'amour de son prochain, c'est le fondement de la réconciliation. Nous allons transmettre ce message.

A tous nos frères musulmans, parce que nous ne pouvons pas dire que nous ne te portons pas dans notre cœur malgré tout ce qui s'est passé, parce que nous sommes rassurés quand tu dis que tu pardonnes pour tout ce qui s'est passé et que tu nous invites à nous pardonner mutuellement. Nous allons faire des bénédictions pour que tes voeux se réalisent. Si tu veux accéder à la magistrature suprême, nous ferons des prières pour que cela arrive", a indiqué l'Imam Mamadou Traoré, Imam de la petite mosquée de Dioulakro.

"C'est nous-mêmes qui avons choisi de marcher dans la voie de la haine, pourtant chaque jour on va à la mosquée, on dit qu'on croit en Dieu. On ne peut pas croire en Dieu quand on a la haine de l'autre. Tu ne peux pas dire que tu crois en Dieu quand tu détestes les autres, parce que vous n'êtes pas de la même ethnie. Changeons donc nos cœurs, mettons-y l'amour et la vérité. C'est de cette manière que Dieu va nous bénir et même quand il y a des problèmes, on va sortir la tête haute. Il faut qu'on fasse la réconciliation ici à Bongouanou. J'ai pardonné à tout le monde. J'ai fait deux ans et demi en prison, mais je n'ai pas de haine dans le cœur. Mon visage a changé parce que j'ai pris de l'âge, mais je suis le même et je suis en bonne santé. J'ai laissé pour moi à Dieu et je demande à tous ceux qui m'ont maudit, qui m'ont fait cela de venir on va se réconcilier.

S'ils ne viennent pas pour que je leur dise vis-à-vis que ce qu'ils ont fait n'est pas bon, qu'ils ne doivent pas le refaire et que nous devons vivre désormais en frères, ils ne seront pas en paix (...) Même si des gens d'Abidjan pour gâter mes affaires, vous devez me défendre et même si vous ne pouvez pas vous battre, dites au moins une parole (...) C'est cela la fraternité. Beaucoup parmi vous ne sont pas là aujourd'hui parce qu'ils se disent : "Pourquoi Affi est venu même ?" Je suis venu vous saluer parce que nous sommes des frères et sœurs.

Je suis sorti de prison, je suis passé partout, je ne pouvais pas oublier Dioulakro. Je suis donc venu dire à mes parents de Dioulakro que je suis en bonne santé, je me porte bien. Je suis venu vous dire merci pour les prières qu'ils ont faites, parce que je sais que beaucoup d’entre vous m'aiment et beaucoup ont souffert parce que j'étais en prison. Je suis venu dire à ceux qui étaient contents que ce qu'ils ont fait n'est pas bon, qu'ils ne recommencent plus jamais, mais qu'ils n'aient pas peur s'ils me voient et qu'ils ne pensent pas que je vais chercher à me venger. Je n'ai pas besoin de la vengeance (...) Je souhaite que nous tous qui croyons en Dieu, en Allah ou en son Prophète, nous soyons des hommes de vérité et d'amour", a insisté Pascal Affi N'guessan qui, à Krégbé comme à Andé, a exhorté les populations ivoiriennes à s'engager dans le processus de réconciliation nationale.

Olivier Dion, envoyé spécial