Recensement / Pour primes insignifiantes : Les agents recenseurs de Bouaké bloquent l’opération

  • 19/03/2014
  • Source : Le Point d`Abidjan
C’est avant-hier lundi 17 mars, que l’opération du recensement général de la population et de l’habitat a débuté. Cette enquête nationale vise à déterminer le nombre exact des habitants en Côte d’Ivoire. Vingt quatre heures après, des agents recenseurs à Bouaké se sont soulevés hier mardi, pour protester contre leurs primes de transport qui s’élèvent à 5.000 FCFA.

Le collège Henri Pointcarré de Bouaké a connu, hier, une ambiance peu ordinaire. Pour cause, les 674 agents recenseurs de l’Institut National des Statistiques (INS) qui sont déployé dans ce centre de formation, ont protesté contre leurs primes de transport qu’ils trouvent insignifiantes.

La formation doit durer 15 jours. Auparavant, il leur avait été promis 20.000 F Cfa. Conséquence, le démarrage de cette opération n’est toujours pas effectif. Car les agents sont toujours en formation. Qu’est ce qui peut bien justifier le retard qu’accuse la structure en charge du recensement dans la région de Gbêkê ? Les agents recenseurs veulent en savoir davantage.

Selon leur porte parole, Kouakou J.M. l’attitude de la direction régionale de l’Ins ressemble bel et bien à une escroquerie. Et ce, avec la bénédiction de certains responsables locaux, depuis le début du recrutement jusqu’à ce jour. « Pour être sur la liste de présélection, il fallait débourser la somme de 5 000, 10 000 et même 20.000 FCFA ou une virée nocturne pour les jeunes filles », a dévoilé le porte parole. Pour Kouakou, même retenu, « nous devons refaire la même chose. Le népotisme est de mise ici à Bouaké par les responsables de l’Ins.

La liste définitive est déjà connue. Selon une source interne, au terme de ces 15 jours de formation, seul les parents, amis et connaissances seront retenus », a-t-il accusé. Et de promettre que ses amis et lui mettront tout en œuvre pour faire échouer cette mascarade. «Ce que nous dénonçons et nous allons tout mettre en œuvre pour palier à cette situation, même si cela doit empiéter sur le processus de recensement », prévient-il.

Avant d’ajouter que, « aujourd’hui, la goûte d’eau qui a fait déborder le vase est notre prime de transport, que les responsables de l’Ins de Bouaké refusent de nous donner. Selon nos formateurs, au terme des 31 jours consacrés au recensement, nous aurons 100.000 FCFA comme salaire, quand on sait celui des autres agents recenseurs des autres régions du pays. Ce que nous trouvons anormal. Nous n’avons pas d’engins de déplacement, la nourriture sera à nos frais, le transport et l’hébergement pour nos camarades dans les villages ».

Aux dernières nouvelles, les autorités préfectorales du département se seraient impliquées pour trouver un dénouement heureux, afin que débute cette opération d’envergure nationale. Il est bon de rappeler que le président de la République s’est fait recenser le lundi 17 mars à sa résidence. Il a saisi l’occasion pour appeler les concitoyens à lui emboîter le pas? 
 
Bosco de Paré