Recensement général: Les attentes des populations

  • 18/03/2014
  • Source : Nord-Sud
Des Ivoiriens ont bien voulu s’exprimer sur leurs attentes relativement à l’opération de recensement de la population qui a officiellement débuté, hier.

Bamba Moussa, responsable des victimes de guerre de Gagnoa : «La Côte d’Ivoire aura des statistiques»
«Le recensement de la population permettra à notre pays d’avoir des statistiques. Depuis quelques années, le pays manque de bases de données et cela n’est pas normal pour un Etat qui aspire à l’émergence. L’intérêt de ce recensement est tel que tout le monde doit y adhérer. Personnellement, je suis prêt à recevoir les agents recenseurs. Je leur donnerais toutes les informations qu’ils me demanderont. Je lance également un appel à toutes les victimes de guerre pour réserver un bon accueil aux agents. Le travail qu’ils font est d’un intérêt national ».

Moussa Konaté, coordinateur du Raci à Gagnoa : «Les agents seront les bienvenus chez moi»
« Je ne peux qu’être favorable au recensement. Quand on a l’amour de son pays, on ne peut pas s’opposer à une telle initiative. Parce que cela participe au développement du pays. Une fois le nombre d’habitants connu, l’Etat pourra organiser et orienter sa politique en matière de réalisation des infrastructures socio-économiques. En fonction de la taille de la population, on saura combien d’écoles ou centres de santé construire dans une localité donnée. De ce point de vue, les agents recenseurs seront les bienvenus chez moi ».

Dongo Koffi Menzan, cadre de Bondoukou :«Réserver un bon accueil aux agents recenseurs»
«Cette opération de recensement est un instrument de planification et de développement auquel il faut entièrement adhérer. Cela va permettre au gouvernement d’apprécier avec justesse les réalités de chaque localité et de travailler à corriger les inégalités en matière de développement dans notre région. J’invite donc l’ensemble des populations de la région de Gontougo à se faire massivement recenser et à réserver un bon accueil aux agents recenseurs».

Alliadji Soumaïla, instituteur à Bondoukou :«Aider les agents recenseurs à faire leur travail»
«Depuis l’indépendance de la Côte d’Ivoire, nous en sommes à la quatrième opération de recensement général de la population. Celle-ci va permettre à l’Etat d’obtenir des données fiables, dans tous les secteurs d’activités et de planifier son développement. J’invite donc les populations à aider les agents recenseurs à faire leur travail. Ce n’est pas une action politique. Tout le monde doit pleinement y adhérer ».

Hien Batchéré, exploitant agricole à Oumé :«Il aurait fallu sensibiliser les populations»
«C’est une bonne chose, mais il aurait fallu sensibiliser toutes les populations, surtout rurales, à recevoir les agents recenseurs, pour éviter la méfiance et les incompréhensions. La normalisation de la  situation politique et la réconciliation ne sont pas encore totales. Cela dit, nous ferons tout pour que les agents travaillent dans le calme et la sérénité. Les résultats de ce recensement nous aideront à maîtriser  beaucoup de choses, au niveau d’Oumé ».

Ouattara Ismaël alias Sim Elasto, opérateur économique à Oumé :«Nous recevrons bien les agents chargés de faire ce recensement»
«Nous accueillons avec joie les agents recenseurs. L’opération permettra de connaître le nombre d’habitants, Ivoiriens et non Ivoiriens  dans le département d’Oumé. Les statistiques permettront aux différents services de l’Etat de faire des plannings de développement fiables, réellement adaptés aux besoins des populations. Nous recevrons donc bien les agents chargés de faire ce recensement ».

Séry Drépeuba, chef du village de Lobia (Daloa) :«Je suis le tuteur des agents recenseurs»
«L’opération de recensement est très attendue. Personnellement, j’attends cette opération avec une double casquette de chef de village et de chef de famille. L’opération est importante pour moi parce qu’il s’agit de l’avenir du pays, donc de nos enfants. Une opération réussie permet de déboucher sur des données exactes qui permettront aux dirigeants de faire une bonne planification et une programmation des réalisations nécessaires pour le pays. En tant que chef de village, je suis le tuteur des agents recenseurs qui travailleront dans mon village. Cela est une autre responsabilité. En tant que relais des autorités administratives et des élus, j’ai commencé, depuis l’annonce de cette opération, à sensibiliser toutes mes populations à réserver un bon accueil à ces agents qui viennent travailler pour nous-mêmes ».

Cissé Mamadou, transporteur à Daloa «Je sensibilise les proches»
«Nous avons été assez sensibilisés sur l’importance du recensement. J’ai pris toutes les dispositions chez moi, en tant que chef de famille, pour attendre l’opération. J’ai informé ma femme et mes enfants à réserver le meilleur accueil possible à l’agent qui se présentera à eux pour le recensement. Les instructions ont été données pour qu’on m’appelle. Si je ne suis pas dans la ville, j’ai insisté que toutes les questions posées soient renseignées. Je m’attele chaque jour à expliquer l’importance de l’opération à tout le monde, dans mon lieu de travail, ici à la gare routière. Je leur explique qu’il s’agit d’orienter avec exactitude les dirigeants sur la nécessité de la construction des écoles, des centres de santé, des routes, etc., où il le faut ».

Siriki Touré, président des jeunes de Bakro (Aboisso) :«Ce que je déplore»
«C’est une très bonne chose et l’opération est très attendue à Bakro. Le gouvernement a besoin de ça pour faire la planification de son développement. Cependant, je déplore le manque de communication autour de ce recensement. A Aboisso, tout comme à Bakro, personne ne sait comment l’opération va se dérouler, ni la date. D’ailleurs, c’est seulement dimanche que la formation des agents recenseurs a débuté. Je déplore cela. On a l’impression que pour le moment l’intérieur du pays n’est pas concerné. En plus, le gouvernement doit vite communiquer sur l’opération, car certaines personnes l’assimilent à un recensement électoral ».

Atta Lydie, secrétaire de direction à Aboisso :«Je suis impatiente»
«Il était temps que le gouvernement relance le recensement général de la population et de l’habitat. Car quand on me demande la population d’Aboisso, je donnais le nombre de 37.804 habitants. Manifestement, je suis dans le faux puisque la population a considérablement augmenté. Nos chiffres étaient faux, mais on faisait avec. Je suis impatiente que les agents recenseurs se mettent sur le terrain pour commencer le travail. Je vais personnellement informer mes parents et mes voisins afin que tous attendent les agents, lors de leur passage».

Mireille Bilgo, habitante d’Aboisso :«Que les agents se déploient rapidement»
« Enfin, on saura combien nous sommes. A la rentrée des classes, c’est toujours difficile de trouver de la place pour son enfant, car les écoles sont insuffisantes. En plus, on connaîtra le nombre réel de jeunes sans-emploi et le gouvernement pourra mieux les orienter. Aujourd’hui, tous les chiffres avancés sont flous. Que les agents se déploient le plus rapidement pour le bonheur de tous. On les attend et ils sont les bienvenus dans nos foyers ».

De Blaise Gabriel Mathias, informaticien à Bassam :«Les agents doivent être courtois et polis»
«Nous savons que la tâche des agents recenseurs n’est pas aisée, mais nous leur demandons d’être courtois et polis. Nous les invitons au professionnalisme et à ne pas céder à la provocation. Ils ne doivent pas s’attendre à être reçus partout comme des princes. Même arrêté, l’agent recenseur doit faire son travail. L’agent recenseur n’a pas besoin d’entrer dans la maison. Même devant la porte, il peut avoir tous les renseignements possibles ».
 
Kouamenan Edwige, étudiante : «Qu’ils fassent correctement leur travail »
 «Il faut que ces  agents respectent la population qu’ils vont recenser. Il faut entrer dans tous les endroits possibles afin de ne pas oublier certaines personnes. Il faut qu’ils fassent correctement leur travail et surtout, ils doivent utiliser le bon ton afin d’amener les populations à se faire recenser ». 

Richmond Amichia,  agent immobilier :  «Ils doivent utiliser le bon ton»
 «La conscience professionnelle doit primer. Le terrain ne sera, certes, pas facile, mais ils doivent utiliser le bon ton à l’égard des populations.  La courtoisie doit les guider. Ils doivent savoir garder raison, devant tous les obstacles qui se dresseront devant eux ».

Kouyaté Djémory, commerçant à Man : «Nous allons accueillir les agents avec joie»
«Je pense qu’il est intéressant pour nous de savoir combien nous sommes. Je crois également que le recensement permet d’élaborer les indicateurs de développement. Pour ce faire, c’est avec joie que nous allons accueillir les agents recenseurs dans nos ménages, au regard des avantages que nous aurons après, en termes d’infrastructure ».
 
 Bamba Sam, électronicien à Man :«On les attend avec fierté…»
«Le recensement est bienvenu. Si la population est dénombrée, l’Etat saura comment planifier le développement et faire face à la question du chômage des jeunes avec efficacité. On les attend avec fierté et nous allons accueillir ces agents à bras ouverts».
 
La Rédaction