RDR-France / Face aux militants mécontents - Alphonse Soro appelle à une prise de l’ambassade ivoirienne

  • 14/10/2013
  • Source : L'Intelligent d'Abidjan
Le samedi 12 octobre dernier à Paris, le député Alphonse Soro s’est fait solidaire des griefs des militants du RDR-France contre la direction de leur parti. Dans la salle de conférence de la bourse du travail au 29 Bd du Temple dans le 3ème arrondissement de Paris, le patron de l’Alliance pour le changement (APC) a vertement revendiqué la représentation diplomatique ivoirienne en France pour le compte RDR.

Venu prendre des nouvelles des Ivoiriens de la diaspora en France, et donner celles de la Côte d’Ivoire à ses compatriotes de l’Hexagone, Alphonse Soro s’est adressé à un peu plus de deux cent Ivoiriens acquis aux RDR. Il était accompagné du directeur général des Ivoiriens de l’extérieur, Issiaka Diakité. C’est à l’initiative du collectif pour un engagement citoyen pour l'émergence de la Côte d’Ivoire d’Abou Bakayoko que l’élu de Karakoro a pris langue avec ses co-partisans du RDR. « Ma présence ici en France se situe dans le cadre d’une mission pour m’enquérir des nouvelles des Ivoiriens de l’étranger, et leur donner celles de la Côte d’Ivoire », a indiqué Alphonse Soro à l’assistance.

Pour ce qui était de sa tâche, le parlementaire ivoirien a présenté un tableau reluisant de la Côte d’Ivoire. « Le pays est en chantier, le président Alassane Ouattara est en train de réaliser en l’espace de trois ans ce que d’autres n’ont pas tenté de faire en dix ans(…) les investisseurs reviennent, et la Côte d’Ivoire signe son retour dans le cercle restreint des nations dominantes », s’est satisfait Alphonse Soro. Il profitera de l’occasion pour faire une lecture rapide de l’actualité politico-judiciaire ivoirienne et internationale. Alphonse Soro n’a pas fait dans la nuance pour déclarer qu’ « il n’y a pas d’alternative à un procès Laurent Gbagbo à la CPI (Cour pénale internationale) » au vu des derniers déroulements au sein de la juridiction internationale dans l’affaire Laurent Gbagbo, et suite aux bruits récurrents de la mise en liberté conditionnelle de l’ancien président ivoirien. Pour lui, «Laurent Gbagbo est un prisonnier. Avant de partir à la CPI, il était en prison, alors il ne peut pas en être autrement pour lui».

Sur la question de la réconciliation nationale ivoirienne, le député de Karakoro a expliqué que le pouvoir a fait sa part, mais il a insisté sur le fait que cette réconciliation ne pourrait se faire sans justice : «Malgré les libérations et actes de réconciliation, nous ne ferons pas l’économie de la justice(…) Nous avons eu des forums de réconciliation nationale, des lois d’amnistie, et cela n’a jamais empêché que les crimes reprennent dans notre pays. Il faut que la justice punisse les responsables de crime en Côte d’Ivoire de sorte que le sentiment d’impunité ne subsiste(…) Nous avons tout fait, sauf rendre justice, il faut arrêter cela», a-t-il suppliqué. L’homme s’est néanmoins satisfait de la normalisation de la vie politique ivoirienne.

« J’apprécie le comportement actuel d’Affi Nguessan, car cela prouve qu’il a compris que la vie ne s’arrête pas à un individu », a-t-il évoqué pour indiquer que le FPI devrait se guérir de sa ‘’gbagbodépendance’’. Alphonse Soro n’a pas manqué non plus l’occasion pour ironiser sur les velléités d’un destin national de Charles Konan Banny. « Comment peut-on confier la gestion d’un supermarché à Cocody à quelqu’un qui n’a même pas pu gérer une boutique d’Adjamé ? », s’est-il amusé à s’interroger pour expliquer que Charles Konan Banny avait lui-même échoué à la tête de la Commission dialogue, vérité et réconciliation. Lors des échanges, les intervenants dans l’assistance ont globalement manifesté leur mécontentement à l’égard de la direction du Rassemblement des Républicains (RDR). Ils ont aussi grogné contre le pouvoir qui n’a pas récompensé le combat et les sacrifices des militants RDR de France, ils se sentent exclus de la gestion du pouvoir.

Les interlocuteurs du jour d’Alphonse Soro ont déploré de ne plus se reconnaître dans la gestion de la Chancellerie ivoirienne à Paris depuis le départ d’Ally Coulibaly. Après avoir appelé ses co-partisans à ne pas céder à la démobilisation, Alphonse Soro à clamer qu’il fallait que les choses changent au sein de la représentation diplomatique ivoirienne. « Si les choses ne changent pas au sein de cette ambassade qui est la notre (celle du RDR : NDLR), il y aura une seconde prise de l’ambassade», a lancé le législateur aux militants RDR visiblement remontés. Jean-Paul Oro à Paris