Projet de Loi sur la presse/Le président Alassane Ouattara saisi pour le retrait de certaines dispositions

  • 24/05/2017
  • Source : AIP
La Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest et un certain nombre d’organisations de défense de la liberté de la presse et d’expression ont adressé une pétition au président ivoirien, Alassane Ouattara, en vue du retrait de certaines dispositions, en l’occurrence l’article 90, du projet de loi sur la presse en examen à l’Assemblée nationale.

Selon la pétition dont l’AIP a reçue copie mercredi, les membres de ces organisations et associations professionnelles de la presse et des médias africains sollicitent « humblement » l’intervention du président ivoirien, « afin que l’article 90 du nouveau projet de loi sur la presse soit retiré afin d’éviter que les médias ivoiriens pratiquent le journalisme dans la peur ».

« L’article 90 pourrait donner lieu à une large interprétation et pourrait être instrumentalisé à des fins de harcèlements, de menaces et d’intimidations de la part des personnes d’influence et des politiques pour faire taire les journalistes et les médias, les obligeant ainsi à l’autocensure, et par conséquent, affectant leur capacité à remplir leur mission de quatrième pouvoir », s’inquiètent les pétitionnaires, appelant à la bonne volonté et à l’engagement du gouvernement pour le respect et la protection de la liberté de la presse.

« Nous croyons profondément que vous apprécierez l’urgence du retrait de l’article 90 et de tous les autres articles qui constituent, dans ce projet de loi, un recul pour la Côte d’Ivoire pionnière en Afrique subsaharienne de la suppression des peines privatives de liberté pour des délits commis par les journalistes dans l’exercice de leur métier », concluent la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest et les organisations de défense de la liberté de la presse et d’expression.

Le projet de loi portant sur le régime juridique de la presse suscite un vif débat en Côte d’Ivoire. Critiqué par les professionnels des médias et par plusieurs organisations de la société civile, le texte devrait être discuté lors d’une plénière de l’Assemblée nationale ivoirienne d’ici la fin du mois de mai.

(AIP)

kp