Procès de Simone Gbagbo : La défense juge ''trop nordique'' la liste des membres du jury

  • 10/05/2016
  • Source : Lebabi.net
La composition des membres du jury sélectionnés pour le procès de l'ex-première dame, Simone Gbagbo pour crimes contre l'humanité pose problème.

 Il s'agit d'un problème de noms à consonance nordique comme le pays l'a toujours connu. Lundi, à l'ouverture des assises, la défense de Mme Gbagbo avait parlé de procès politique et mis en cause la composition du jury.
 
Selon la défense, leur cliente est "poursuivie pour avoir fait tuer des gens issus du Nord alors comment comprendre que la liste des membres du jury soit dominée par des personnes du Nord du pays.
 
 Le parquet d’Abidjan a répondu, mardi à cette objection de la défense en soutenant que la composition du jury, critiquée par la défense, s’est faite selon les règles de l’art.
 
"Le procureur général de la cour d’appel d’Abidjan Aly Yeo invite toutes les parties à éviter toute déclaration tendancieuse visant à jeter le discrédit sur cette cour et sur la régularité du procès" assurant que le "procès se tient devant une cour légalement constituée en toute transparence par les procédures prévues par les lois" indique le parquet dans un communiqué.
 
La "liste de jury criminel ne comprend que des personnalités (chefs traditionnels, notables, hauts fonctionnaires à la retraite, etc...) choisies par le préfet de région en raison de leur bonne moralité, de leur probité et de leur honnêteté. En conséquence, il ne peut être soutenu que tel ou tel juré a été choisi suivant son appartenance ethnique ou régionale, encore moins religieuse", a encore indiqué le procureur général.
 
"La Côte d’Ivoire a fait le choix de juger les personnes poursuivies pour crime contre l’humanité et crime de guerre commis sur le territoire national devant sa propre juridiction et non devant la Cour pénale internationale (CPI) qui n’a qu’une compétence subsidiaire et complémentaire des juridictions nationales", conclut le procureur.
 
Notons que l’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo sera jugée à partir du 31 mai à Abidjan pour crimes contre l’humanité lors de la crise postélectorale de 2010-2011. 
 
Protagoniste majeure de la crise, l’ancienne "Dame de fer" à la personnalité controversée, a déjà été condamnée à Abidjan en mars 2015 à 20 ans de prison, notamment pour "attentat contre l’autorité de l’Etat". Elle est également poursuivie pour "crimes contre l’humanité" par la CPI à la Haye, où le procès de son mari s’est rouvert lundi, mais Abidjan refuse son transfèrement à La Haye.
 
Avec AFP