Procès de la crise post-électorale : Dogbo Blé situé sur son sort, définitivement, ce jeudi

  • 24/04/2014
  • Source : L'Inter
Sauf changement de calendrier, le procès du général de brigade Bruno Dogbo Blé, ancien patron de la Garde républicaine (Gr), devrait connaître son épilogue ce jeudi.

 En tout cas, c'est cette date qu'a choisie le juge Véh Boua de la Cour suprême pour délivrer son verdict dans ce procès soumis à la sagacité de la juridiction suprême.

Le général Dogbo Blé a été condamné à 15 ans de prison en première instance, le 11 octobre 2012, de même que d'autres militaires pour la séquestration et l'assassinat du colonel-major Adama Dosso en mars 2011, au plus fort de la crise postélectorale. L'affaire, en cassation, a été plusieurs fois reportée. C'est finalement à l'audience du 27 février dernier, au siège de la Cour suprême, que les avocats de la défense ont pu plaider pour leurs clients.

Les avocats Dirabou Mathurin, Coulibaly Nabemgué Désiré, Mathurin Gaoua et autres, avaient dénoncé une immixtion de la politique dans ce procès, qui dure depuis maintenant plus de 20 mois. Le général de brigade Dogbo Blé, le colonel Yagba Kipré, les sergents-chefs Lago Léo Jean Noël, Toualy Noël et le sergent Toh Ferdiand, ont été respectivement condamnés à 15 ans et à 12 ans de prison.

Le sergent-chef Lago Léo avait reconnu les faits de séquestration et de meurtre sur la personne du colonel-major Adama Dosso, qui avait été appréhendé alors qu'il sortait du Golf hôtel, le quartier général du candidat Alassane Ouattara, placé sous blocus par l'armée pendant la crise postélectorale. Ses complices avaient eux aussi reconnu les faits. Mais les deux officiers supérieurs, à savoir le colonel Yagba Kipré et le général Dogbo Blé, ont toujours nié les accusations portées contre eux.

Au cours de la dernière audience en cassation, le jeudi 27 février dernier, les avocats de la défense avaient invité le procureur à prononcer l’irrecevabilité de la procédure. Ils ont déclaré à la Cour qu’aucune preuve matérielle n’a pu être apportée par l'accusation durant toute la procédure, soit depuis l'instruction jusqu'au verdict donné en première instance.

Le problème que pose la défense, c'est le fait que cette procédure ait été instruite au départ par un juge de droit commun au lieu qu'elle le soit par un juge militaire. « Il n’y a pas eu d’instruction militaire. L’instruction a été menée par un juge incompétent, donc il n’y a pas eu d’instruction. Et même s’il y avait eu instruction, elle est nulle en tout point.

Alors, Monsieur le Président, il faut une main levée », avait plaidé Me Mathurin Gaoua, lors de la dernière audience, le 27 février dernier. Pour ces avocats, l'affaire ''Dogbo Blé'' a des relents politiques, notant que « la politique ne saurait primer sur le droit ». Ce jeudi, le juge Véh Boua devrait, définitivement, condamner ou relaxer le général de brigade Brunot Dogbo Blé.