Prêts usuraires ou margouillats : La gangrène des travailleurs (1)

  • 23/08/2016
  • Source : Lebabi.net
« Le travail libère », dit-on. Mais si à bien des égards, le travail constitue une corvée pour beaucoup de travailleurs, la rémunération qui en découle, ne permet pas toujours de faire face à certaines situations conjoncturelles. Alors, quand surviennent certaines difficultés, et face à l’inflexibilité des instructions bancaires et financière, à satisfaire parfois leurs clients, ces derniers, pour résoudre des problèmes ponctuels, choisissent donc l’univers très complexe des margouillats(ou usuriers). Incursion de Sylvain Dacoury

 D.S, spécialisé dans les prêts à usure, à été poignardé par l’un de ses clients. En l’occurrence, K.T, domicilié à Zuénoula et retraité  de la société Sucre-Ivoire. Les faits se sont produits non loin d’une agence de banque de Yamoussoukro. 
 
Selon les informations recueillies, K .T. a reçu, sous forme de prêt, de la part de D.S. l’usurier, la somme de 75.000 Fcfa. Une somme d’argent remboursable à 100% d’intérêt. Soit 150.000 FCFA. 
 
Et ce, en deux mensualités. C’est comme cela la règle avec les « margouillats ». Plus tard, le retraité remet à D.S., deux chèques de 75.000 Fcfa et sa carte magnétique. Deux mois se sont écoulés et l’usurier est rentré dans ces fonds, entre temps. 
 
Seulement voilà, au lieu de rendre sa carte magnétique au vieil homme, D.S, on ne sait pour quelle raison, fait de la resistance.pis ¨le vieux¨ fait le constat formel de ce que des opérations frauduleuses ont été effectuées sur son compte bancaire. 
 
Vu que K.T, admis à faire valoir ses droits à la retraite, a reçu environ 3 millions de FCFA, le vieil homme est donc convaincu que c’est l’usurier qui est en train de pomper son compte. C’est pourquoi  ce dernier garde,  par devers lui, sa carte magnétique. 
 
Las d’attendre  que le ‘’margouillat’’ lui rende sa carte magnétique, le vieux K.T décide d’employer la manière forte. Muni d’un couteau de  cuisine, soigneusement dissimulé, il sollicite une rencontre avec D.S.     
 
Lors de celle-ci, les esprits s’échauffent et le retraité poignarde l’usurier, à la vue de leur collègue qui perd du sang, se ruent sur le retraité et le passent à tabac au point de lui fracturer un bras. Voici un cas de figure de ce à quoi peuvent conduire les transactions effectuées entre travailleurs et préteurs à usure, communément appelés « margouillats ». 
 
Heureusement que ce n’est pas toujours le cas. Mais la fin de ces histoires a dans la majorité des cas une coloration dramatique. L’usurier est une personne qui prêt à un taux usuraire. En d’autre termes, c’est un contrat qui se rapporte au prêt d’argent dont le taux d’intérêt (ou taux de remboursement) est excessif. 
 
Dans ce type d’accord, il est exigé au débiteur d’un capital, un taux supérieur à celui d’ordinaire admis. Alors, face à cette activité condamnée vigoureusement par la loi, ces hommes et ces dames qui exercent ce métier de margouillat, adoptent toujours une de discrétion. 
 
Leurs lieux de prédilection, ils rôdent autour des établissements bancaires et financiers d’Abidjan et de l’intérieur du pays,  dans des endroits d’attroupement d’hommes. Notamment dans les grands restaurants à midi où certains fonctionnaires et des agents de l’Etat se retrouvent pour prendre des repas et partager des pots.  
 
Les quartiers administratifs. Parfois, les magasins de ventes d’appareils électroménagers. Ces lieux constituent pour eux des endroits propices pour épier les faits et gestes de leurs futures victimes. Et les victimes, on en ramasse à la pelle.
 
Les techniques d’approches
 
Devant les banques, ils ont des méthodes par lesquelles ils parviennent à attirer des clients. Ils vous approchent et vous lancent un doux ‘’bonjour’’. Ensuite, ils enchaînent avec une question qui a trait à la situation socioéconomique. 
 
Tout de suite, ils essaient de se familiariser avec vous et cherchent à connaître vos difficultés. Si l’interlocuteur est dans un besoin sérieux d’argent, il reste accroché aux lèvres du margouillat. Ce dernier sait toujours user de la rhétorique pour convaincre. 
 
Aussi, à travers ses propositions, il fait miroiter le bonheur à son client en acceptant de l’accompagner dans tous ses financements relatifs à la réalisation de ses projets ou à la résolution de ses problèmes. 
 
Très vite un terrain d’entente est trouvé, et un partenariat est signé. Une fois l’accord signé, le client est libre de définir les modalités de paiement de sa dette. De toutes les couches socioprofessionnelles, ces malheureuses personnes évoquent plusieurs raisons qui les motivent à solliciter vers ces margouillats qui sont loin d’être des enfants de cœur.
 
 Ici, on est dans le monde des affaires, ou il n’y a pas de sentiment  ni de pitié. La recherche de l’espèce sonnante et trébuchante, est la seule raison de vivre des margouillats...A suivre
 
La suite le mardi prochain