Près de 42% des hommes, en Côte d’Ivoire, trouvent "justifiable" le fait pour un homme de battre sa femme (McCulley)

  • 11/12/2013
  • Source : AIP
Abidjan - Procédant à l'ouverture d'un panel organisé à l'occasion de la Journée internationale des droits de l'homme, l'ambassadeur des Etats-Unis en Côte d'Ivoire, Terrence P. McCulley, a affirmé mercredi, qu'en Côte d'Ivoire, près de 42% des hommes trouvent parfois "justifiable" le fait pour un homme de battre sa femme.

"Selon l'enquête démographique et de santé publiée en septembre, 42% des hommes ivoiriens croient qu'il est parfois justifiable pour un homme de battre sa femme. Pire encore, 48% de femmes ivoiriennes pensent qu'il est parfois justifié qu'un homme batte sa femme", a déploré le diplomate américain, rappelant que les violences basées sur le genre constituent un problème qui transcende les barrières ethniques, raciales, socio-économiques et religieuses, et qui ne connaît pas de frontière.
 
"Ces violences se produisent en Côte d'Ivoire tout comme aux Etats-Unis et dans tous les pays. En fait, on estime qu'une femme sur trois, partout dans le monde, est battue, contrainte à des relations sexuelles, sinon victime d'autres abus dans sa vie", a souligné l'Ambassadeur McCulley.
 
Fort de ce constat, il a estimé que les pays ne peuvent accomplir de progrès quand la moitié de leur population est marginalisée, maltraité et victime de discrimination.
 
"En revanche, les pays ayant un grand respect des principes fondamentaux des droits de l'homme sont des pays où les gens vont mieux et où les économies prospèrent ", a fait remarquer l'ambassadeur des USA.
 
Le panel sur les droits de l'homme a été animé par les représentants de trois organisations non-gouvernementales subventionnées par l'ambassade américaine qui ont partagé, avec le public, leurs actions visant à soutenir les groupes vulnérables et à plaider en faveur d'une société plus équitable et plus juste.
 
La première organisation, Transparency Justice représentée par son gestionnaire de projets, Krou Adjé Francis, est actuellement engagée dans un projet à l'ouest de la Côte d'Ivoire et appuie les communautés à devenir des acteurs et protecteurs de la dignité humaine à travers une campagne de sensibilisation et des sessions de formation dans dix communes.
 
La seconde, International Rescue Committee (IRC), représentée par son directeur adjoint, François Defourny, est un partenaire du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies. Elle met actuellement en œuvre un projet à facettes multiples qui se concentre sur les liens entre les violences basées sur le genre et la transmission du VIH.
Ce projet utilise des outils de pouvoir d'action économique des femmes pour leur permettre de se sortir de la situation de vulnérabilité en les autonomisant.
 
La dernière organisation, Alternative-Côte d'Ivoire était représentée par son responsable Suivi-évaluation, Amani KouadioFranck. Cette ONG travaille auprès de la population des homosexuels en leur apportant un soutien sur les questions liées à la santé et à la lutte contre la stigmatisation.
 
L'Assemblée générale des Nations unies a institué, depuis plus de 60 ans, le 10 décembre, journée des droits de l'homme.Cette journée vise à rappeler au monde que la Déclaration universelle des droits de l'homme assure que "tous les hommes naissent avec certains droits égaux et inaliénables", rappelle-t-on.
 
(AIP)
Amak/kp