Pourquoi Wave et certains grands acteurs ne sont pas dans le nouveau système de la BCEAO

Ce nouvel outil ambitionne de révolutionner les usages financiers au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), en permettant à tout citoyen, commerçant ou administration d’effectuer des transactions en temps réel, et surtout sans frais.

À son lancement, la BCEAO annonçait 86 établissements participants. Dans les faits, seuls 45 acteurs financiers étaient connectés le jour de l’ouverture, un chiffre bien en deçà des plus de 130 banques et centaines d’institutions de microfinance que compte la zone.

Parmi les groupes ayant répondu présents, figurent Ecobank, Coris Bank et Orabank, qui ont mobilisé plusieurs de leurs filiales régionales. Mais l’absence de mastodontes comme Société Générale, Attijariwafa Bank, Banque Atlantique ou encore Bank of Africa – qui n’a pour l’heure embarqué que sa filiale sénégalaise – ne passe pas inaperçue. Le même constat s’applique au secteur du mobile money, avec l’absence remarquée de Wave, leader incontesté au Sénégal.

Interrogée, la BCEAO explique cette montée en charge progressive par des contraintes techniques, assurant que l’ensemble des établissements seront intégrés à terme. Mais dans le secteur, certains observateurs estiment que les grands groupes bancaires freinent volontairement des deux pieds. En cause : un modèle qui rend gratuits des services jusqu’ici lucratifs, notamment les transferts interbancaires.

Inspirée du système PIX au Brésil, qui a largement contribué à démocratiser les paiements numériques dans ce pays, la BCEAO mise sur la PI-SPI pour accélérer la digitalisation financière en Afrique de l’Ouest. Reste désormais à savoir si les banques internationales et les poids lourds du mobile money accepteront de rejoindre le mouvement ou continueront à temporiser.