Pour se protéger contre l’espionnage, voici les techniques utilisés par Ouattara, Gbagbo…

  • 01/02/2020
  • Source : Jeune Afrique
Très au courant des capacités d'espionnage des grandes entreprises du secteur, nos chefs d’État tentent de faire de leur téléphone un véritable coffre-fort. En Afrique de l'Ouest, certains ont été séduits par les technologies d'origine française.

Les chefs d’État français Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande utilisaient un Teorem, téléphone ultra-sécurisé à clapet et à touches physiques, créé par Thales. Mais son utilisation reste très fastidieuse, à tel point que Sarkozy a avoué qu'il le détestait. Mais récemment, le groupe français a racheté Ercom et ajouté une autre corde à son arc : sa technologie CryptoSmart, développée en partenariat avec Samsung qui protège les communications et les données mobiles. Utilisateur de ce système, Emmanuel Macron est particulièrement mis en avant par les commerciaux d'Ercom. Le président français utilise un Samsung Galaxy S7 à écran tactile, équipé d'une clé inviolable et d'une puce protégeant son contenu. Une boîte noire fournie par Orange Cyberdéfense, dont les données seront détruites à distance en cas de perte ou de vol.

D'autres personnalités ont préféré s'équiper, à moindres frais, du Hoox, développé par l'entreprise française Bull puis par Atos (autour de 2 000 euros -1 310 000 F Cfa, Ndlr-), du Sectera Edge de l'américain Général Dynamics (un peu moins de 3 000 euros -1 965 000 F Cfa, Ndlr-), du BlackPhone, conçu par l'américain Silent Circle (environ 550 euros -360 250 F Cfa, Ndlr-) ou encore du GranitePhone d'Archos (environ 800 euros -524 000 F Cfa, Ndlr-).

Des Sms à Telegram

Gros succès également en Afrique pour les produits BlackBerry, auxquels on dit que les présidents rwandais, Paul Kagame, et sénégalais, Macky Sall, sont fidèles, tout comme le Togolais Faure Essozimna Gnassingbé, qui fut l'un des tout premiers présidents en Afrique francophone à communiquer, il y a quinze ans, par textos.

Si le Guinéen Alpha Condé, qui ne se déplace jamais sans ses trois ou quatre portables, a migré avec aisance des Sms classiques à WhatsApp puis à Telegram, d'autres chefs d'État de la génération pré-indépendance optent pour des solutions plus « radicales». Ainsi, le Camerounais Paul Biya, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Malien Ibrahim Boubacar Kéïta ou le Djiboutien Ismail Omar Guelleh ne sont pratiquement jamais joignables sur leurs portables, dont ils font un usage très sélectif. Quant à l'ivoirien Alassane Ouattara, il conserve, en parallèle d'un autre téléphone, un vieil appareil Nokia, en lequel il a apparemment toute confiance. Un de ses proches et anciens homologues, Nicolas Sarkozy, avait fait de même lors de ses campagnes présidentielles. Ou peut-être était-ce Paul Bismuth… un de ses pseudonymes.

Source : Jeune Afrique (du 26 janvier au 1er février 2020)