Pour le témoin N’Guessan, les mots « rebelle » et « chef de guerre » devraient être évités

  • 30/06/2016
  • Source : Ivoire Justice
La défense de Laurent Gbagbo a terminé aujourd’hui de poser des questions à Joël Kouadio N’Guessan, le porte-parole du RDR venu témoigner à la CPI dans le cadre du procès de Gbagbo et Blé Goudé. Un interrogatoire qui a repris les propos tenus par le témoin les jours précédents mais qui fut nettement plus tendu.

Le témoin N’Guessan ne veut plus entendre l’expression « rebelles ». Voilà comment la 3ème journée d’audience du témoin P-48 a commencé. Face à Emmanuel Altit, l’avocat de Laurent Gbagbo, N’Guessan affirme que cette expression est péjorative. Il demande à la défense de faire un effort pour ne pas la prononcer. Il fera de même pour le terme de « chef de guerre » qu’il souhaite voir remplacé par « commandant de zone ».
 
La journée sera rythmée par les réponses parfois offensives du témoin qui n’hésite pas, de temps à autre à donner son avis. Il sera, comme la veille, rappelé à l’ordre à plusieurs reprises.
 
« Dégager » Gbagbo
 
Altit l’interroge sur la bataille d’Abidjan. Il lui pose des questions sur le rôle de la France et d’abord sur l’affirmation qu’il avait fait hier selon laquelle « la France, sous mandat onusien, a(vait) reçu pour mission de le (Gbagbo) dégager ». « Comment cette mission a-t-elle été accomplie ? », demande Altit.

« L’ONU a demandé à la France de rétablir la légalité constitutionnelle », rétorque le témoin avant d’ajouter : « l’objectif était de détruire les armes dont se servaient les éléments fidèles à Laurent Gbagbo pour pouvoir tirer sur les populations civiles. »
 
Le témoin est ensuite brièvement interrogé sur ses liens avec la président Laurent Gbagbo. N’Guessan possède en effet un neveu qui s’est marié avec l’une des filles de Gbagbo, Marie-Laurence Gbagbo.
 
Les sujets s’enchainent et Altit revient sur la marche de 2004, organisée par le « G7 » (un regroupement de partis/mouvements pour demander l’application des accords de Linas-Marcoussis). Altit demande au témoin s’il trouve normal que des mouvements armés ou affiliés à des partis armés aient participé à la marche.

Une chose que le témoin dément. « Les Forces Nouvelles à Abidjan n’étaient pas armées », dit-il. Il ajoute que la marche en question n’a jamais pu commencer car « à partir de 6 ou 7h du matin, les hélicoptères avaient déjà tiré (sur les manifestants, ndlr) »....LA SUITE