Politique nationale : Henriette Bédié parle de Mme Gbagbo

  • 26/10/2013
  • Source : L'Inter
« Chacun a son tempérament. Elle, c'est une femme engagée, c'est une femme politique, et moi, je suis une femme tout à fait discrète, une femme au foyer qui veut le bien de tout le monde, rassembler tout le monde pour que chacun soit heureux ».

Ainsi a réagi hier, vendredi 25 octobre, dans une interview diffusée par Rfi, Henriette Konan Bédié, invitée à faire une comparaison entre elle et l'ex-première dame Simone Gbagbo.  Elle dira que cette dernière est tout le contraire d'elle, qui est plutôt discrète et portée sur l' humanitaire. Tout comme l'actuelle première dame, Dominique Ouattara avec qui elle dit être en de bons termes. « Madame Dominique Ouattara est un peu comme moi, c'est une femme discrète. Je m'entends très bien avec elle », précise Madame Bédié.
 
Quant à son engagement dans le combat contre l'insuffisance rénale, elle l'explique par le fait que sa belle sœur soit morte de ce mal. « Ça m'a scandalisée et révoltée et je me suis dit qu'il fallait faire quelque chose », confie-elle, non sans exprimer tout l'espoir qu'elle porte dans son projet de construction d'un centre d'hémodialyse à Abidjan. Autre question abordée, la possibilité d'une candidature d'Henri Konan Bédié à la prochaine élection présidentielle. Cela n'est pas à écarter, selon l'épouse du président du Pdci. Mme Bédié ne balaie pas totalement du revers de la main une telle éventualité.
 
« Mais en politique, on ne sait jamais », lâche-t-elle, laissant entendre ainsi qu'on ne peut parier à 100 % sur une non-participation de Bédié à la présidentielle de 2015. Tout en le disant, elle assure, presque la main sur le cœur, que le candidat malheureux à la dernière présidentielle ne compte pas se lancer à nouveau dans la course à la magistrature suprême. A la question de savoir si c'est bien le dernier combat de Bédié comme il l'avait annoncé, elle répond : « Je pense que oui ». 
 
Devant l'insistance de son interlocuteur pour savoir si Bédié n'entend vraiment plus être candidat à une élection présidentielle, l'ex-première dame assure : « A priori non ». Même lorsqu'elle laisse suggérer que rien n'est à exclure sur le terrain politique, elle  se reprend aussitôt, comme pour exorciser une telle éventualité : « Mais je ne pense absolument pas ». L'épouse du président du Pdci se prononce par ailleurs sur les derniers instants de gestion du pouvoir par Bédié, notamment sur le mécontentement ambiant qui a fait le lit du coup d’État qui l'a emporté.
 
« Nous les femmes, on sent quelquefois le danger venir, mais les hommes, vous savez, ils ont leurs idées », répond-elle quand son interlocuteur veut savoir si elle n'a pas donné des conseils à son époux pendant cette période délicate. Quand on lui demande son avis sur le concept de l'ivoirité, qu'on dit avoir occasionné le pourrissement du climat sociopolitique et entraîné la chute de son époux, elle rétorque que « c'était culturel et les gens n'ont pas compris ». Avant d'ajouter : « J'ai été vraiment peinée parce que ce n'était pas du tout l'idée de mon mari( toute la connotation xénophobe rattachée au concept d'ivoirité, ndlr) ».
 
 Assane NIADA