Le thon en boîte ferait pire que le surimi, d'après 60 millions de consommateurs. Des métaux lourds, des arêtes et des organes ont été retrouvés dans plusieurs produits.
« Le thon, c’est bon ». Cette publicité des années 1970 a visiblement laissé des traces dans l’inconscient des Français, qui en consomment plus de trois kilos par an*, presque exclusivement en conserve (94 % de la valeur des achats*). Le magazine 60 millions de consommateurs a analysé quinze boîtes de thons de différentes marques, et les conclusions sont assez alarmantes. Outre la présence d’organes et d’arêtes qui n’avaient rien à y faire, l'association rapporte des taux de métaux lourds importants, souvent au-dessus des valeurs limites autorisées.
Toutes les conserves testées contenaient du mercure, du cadmium et de l’arsenic « à des concentrations très variables selon les références ». Pour le mercure, trois produits dépassaient la moitié de la dose maximale autorisée (Petit Navire, Capitaine Nat’ et Odyssée d’Intermarché). Pour l’arsenic, Capitaine Nat’ contenait 1,7 mg/kg, soit six fois plus que la boîte Carrefour, par exemple.
Le prix pas toujours un bon indicateur de qualité
D'autres éléments qui n’avaient rien à faire dans des filets de thon en boîte ont aussi été retrouvés. Des arêtes, notamment, étaient présentes dans cinq références sur les quinze, en quantités plus ou moins importantes. Du cœur et des ovocytes ont aussi été retrouvés dans quatre produits (Saupiquet, Pêche Océan de chez Leclerc, Casino et Cora). Une présence peu inquiétante, car ces éléments ne sont pas dangereux, mais pas engageante non plus.
Étonnamment, ce ne sont pas toujours les produits les plus chers qui ont obtenu les meilleures notes dans le classement du magazine de l’Institut national de la consommation (INC). Les produits Leader Price, Carrefour et Lidl (moins de 8 euros le kilo) forment le trio de tête avec une présence de métaux lourds faible, et une bonne qualité de poisson. A l’inverse Les marques Capitaine Nat et surtout Saupiquet, respectivement quatre et trois fois plus chères, figurent pourtant bien plus bas dans le classement.
Bonne nouvelle sur le terrain des perturbateurs endocriniens : aucune trace de bisphénol A n'a été détectée dans les boîtes. La composition de leur revêtement interne pourrait pourtant encore en contenir.
Poisson : mercure, cadmium et arsenic dans des boîtes de thon