Perspectives (nouvelle rubrique) : Et pourtant on pouvait l’éviter !

  • 29/08/2013
  • Source : Le Patriote

Les Abidjanais se sont réveillés lundi dernier sans taxis-compteurs et cela, jusqu'à hier. La raison : une grève pour protester contre la concurrence déloyale qui leur est faite par les véhicules dits ''banalisés''. A l'analyse, cette grève, on l'aurait pu l'éviter si on l'avait prise au sérieux. Surtout que les ministres du Transport, d'Etat, de l'Intérieur et de la sécurité, de la Défense et du ministre auprès du Premier ministre chargé de l'Economie et des Finances ont co-signé, le 19 juillet dernier, un communiqué enjoignant les véhicules banalisés à se conformer à la réglementation en vigueur pour s'adonner à ce type de transport. Un communiqué interministériel qui a eu du mal à être respecté alors qu'il fallait tout simplement que les forces de sécurité acceptent de traquer les véhicules non en règle.

La Côte d'Ivoire sous Alassane Ouattara doit accepter de rompre avec le laxisme. Une administration ne se limite pas seulement aux chefs. Les adjoints ne doivent pas être payés à ne rien faire. Le Président Alassane Ouattara peut être en congé. Les ministres peuvent l'être. Mais que font leurs adjoints à qui il a été délégué des pouvoirs ? Leur rôle n'est pas seulement d'accompagner les ministres ou lire leurs discours quand ils sont absents. Mais bien décanter des situations qui s'avèrent importantes, voire urgentes. La grève des taxis compteurs est un cas patent et palpable de ces administrateurs qui ne font rien, une fois le patron absent. Alors que c'est dans ce genre de situation qu'ils peuvent s'affirmer ou s'afficher positivement. Une grève, l'on sait comment elle commence mais l'on ne sait jamais comment elle peut se terminer, surtout avec ces effets collatéraux. Si les taxis compteurs acceptent de rouler finalement, ce sera tout à l'honneur du ministre Hamed Bakayoko qui, dès son retour de vacances, qu'il a peut-être dû écourter, a permis d'obtenir la levée de la grève pour s'imprégner d'un dossier aussi sensible que celui d'une grève.

Aujourd'hui, tous ceux qui ont dû user de toutes sortes de gymnastiques et d'acrobaties pour se rendre au travail ou vaquer à leurs occupations comprennent mal qu'on ait tant négligé cette grève qui ne nécessitait pas un forum, une concertation nationale, encore moins une Commission dialogue vérité et réconciliation pour la faire lever. A l'avenir, l'on gagnerait plus à anticiper, à suivre l'application des mesures afin d'éviter les désagréments à la population. Le transport, c'est l'économie, et la Côte d'Ivoire a besoin de tous les pans de cette entité pour être un pays émergent à l'horizon 2020. Car c'est aujourd'hui que demain se prépare.

Jean Eric ADINGRA